Les talibans ont attaqué lundi à la roquette et à l'arme automatique plusieurs bâtiments gouvernementaux à 50 km au sud de la capitale Kaboul, tuant au moins un policier, et continuaient d'affronter les forces de sécurité dans l'après-midi, selon les autorités afghanes.

Cette attaque, revendiquée par les rebelles, intervient exactement dix jours avant les élections présidentielle, la deuxième de l'histoire du pays, et provinciales.

Les rebelles, postés dans des immeubles proches, ont tiré à la mi-journée des roquettes et salves d'armes automatiques sur les bâtiments du gouverneur et de la police à Pul-i-Alam, à 50 km au sud de Kaboul, a annoncé à l'AFP le porte-parole de la province, Din Mohammad Darwish.

«Les assaillants sont retranchés dans deux bâtiments à plusieurs étages et encerclés par les forces de sécurité, avec lesquelles ils échangent des tirs», a-t-il déclaré par téléphone, sans indiquer qu'il y avait des victimes. Des coups de feu se faisant entendre derrière lui pendant l'entretien.

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur Zemarai Bashary a de son côté annoncé qu'un policier avait été tué et confirmé que «les forces de sécurité» afghanes et internationales «avaient encerclé les assaillants». Ces derniers «seront bientôt arrêtés ou tués», a-t-il affirmé.

Interrogées par l'AFP, les forces internationales (OTAN et coalition sous commandement américain) ne confirmaient pas immédiatement leur participation dans ces combats.

M. Bashary a par ailleurs démenti une affirmation des talibans annonçant que des kamikazes étaient entrés dans les bureaux du gouverneur.

Selon M. Darwish, les roquettes ont atteint le bureau du gouverneur, sans faire de victimes, et le quartier général de la police. Les talibans ont également tiré avec des fusils mitrailleurs, a-t-il ajouté.

L'attaque a été revendiquée par un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahed, qui a affirmé que 21 personnes avaient été tuées dans l'attaque. Les rebelles annoncent régulièrement des bilans très exagérés de leurs attaques.

Les rebelles ont mené cette années plusieurs attaques suicide coordonnées contre des bâtiments gouvernementaux dans plusieurs capitales provinciales, dont une contre des ministères qui a fait 34 morts, dont huit assaillants en février à Kaboul.

L'attaque survient au moment où les forces de sécurité afghanes et leurs alliés des troupes internationales mettent en place le dispositif de sécurité pour les élections du 20 août.

Les talibans, qui mènent une rébellion sanglante depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir par une coalition internationale menée par les États-Unis à la fin 2001, ont appelé les Afghans à boycotter les scrutins, sans annoncer d'attaques contre directes contre les bureaux de vote.

La multiplication des violences fait craindre un taux d'abstention massive, et donc un manque de crédibilité de scrutins, jugés cruciaux par la communauté internationale.