Les tirs de roquettes contre des civils israéliens du mouvement islamiste Hamas et d'autres groupes palestiniens de la bande de Gaza s'apparentent à des «crimes de guerre», estime l'organisation Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié jeudi.

«Les attaques à la roquette du Hamas visant des civils israéliens sont illégales et injustifiables, et assimilables à des crimes de guerre», affirme Iain Levine, directeur de programme à HRW et auteur du rapport.

«En tant qu'autorité gouvernant à Gaza, le Hamas devrait publiquement déclarer qu'il renonce à ces attaques visant des agglomérations civiles israéliennes et punir ceux qui en sont responsables, y compris les membres de sa branche militaire», ajoute-t-il.

Le Hamas contrôle la bande de Gaza depuis son coup de force de juin 2007 contre le parti Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas.

Le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens «ont tiré ces dernières années des milliers de roquettes» contre des civils israéliens, dont des centaines durant l'offensive militaire israélienne de trois semaines contre la bande de Gaza lancée le 27 décembre 2008, indique l'ONG basée à New York.

Selon elle, depuis 2008, ces tirs ont tué trois civils israéliens, grièvement blessé des dizaines d'autres et causé d'importants dommages.

Les roquettes ont également «mis en péril quelque 800 000 personnes».

«Les forces du Hamas ont violé les lois de la guerre en tirant délibérément et aveuglement des roquettes contre des villes israéliennes à partir de secteurs habités par des civils à Gaza, exposant ainsi ces derniers au danger» de ripostes, indique M. Levine.

Après novembre 2008, deux fillettes palestiniennes ont trouvé la mort quand des roquettes visant Israël sont tombées dans la bande de Gaza, selon lui.

Le rapport souligne en outre le caractère «non fiable», c'est-à-dire imprécis, des roquettes Qassam fabriquées par les Palestiniens ou des Grad de l'ex-URSS tirées par le Hamas.

«Ceux qui utilisent ou permettent l'utilisation de telles armes pour des attaques visant délibérément et indistinctement des civils commettent des crimes des guerre».

Le rapport rappelle que les opérations de l'armée israélienne ont causé des pertes nettement supérieures chez les Palestiniens, soit «plusieurs centaines de civils lors de raids aériens, tirs d'artillerie, de chars et autres attaques».

Mais il remarque que les «violations des lois de la guerre se comptabilisent non pas en fonction du nombre des victimes civiles constaté, mais des mesures que les parties en conflit ont adopté pour les épargner».

Selon les services de santé palestiniens, 1400 Palestiniens ont été tués et quelque 5 000 blessés durant l'offensive militaire israélienne de 22 jours contre le Hamas dans la bande de Gaza.

Il s'agit du cinquième rapport de HRW sur l'opération israélienne. Dans quatre rapports précédents, l'ONG avait reproché à Israël d'avoir violé les règles du droit international qui obligent un belligérant à distinguer entre cibles civiles et militaires