L'imam Saïd Jaziri espère pouvoir rentrer au Canada avant la fin de l'année grâce à une demande de parrainage présentée par sa femme, demeurée au pays avec leur jeune enfant.

Les autorités canadiennes l'avaient informé, à l'époque, qu'elles ne pourraient donner suite à la demande avant une période minimale de deux ans, qui arrive à terme en octobre, a-t-il précisé hier à La Presse lors d'un entretien téléphonique.

Sa conjointe, a-t-il dit, est venue le voir avec leur bébé, né peu de temps après son extradition, mais elle ne peut s'installer en Tunisie.

«Elle a trois enfants, dont deux avec son ancien conjoint, qui habite au Canada. Elle ne peut pas partir», a-t-il indiqué.

L'imam a souligné que sa femme est durement éprouvée par leur séparation. Elle peine à faire face seule aux charges familiales, notamment parce qu'un des enfants éprouve des problèmes de santé qui se seraient aggravés au cours des derniers mois, a-t-il dit.

«Une grande torture»

«Ce que vit ma famille maintenant, c'est une grande torture», a souligné M. Jaziri, qui vit avec ses parents en banlieue de Tunis.

L'imam, actuellement sans travail, a indiqué qu'il disposait d'actifs substantiels à Montréal mais qu'il ne peut en profiter à distance. «Il faut que je sois sur place», a dit le ressortissant tunisien, qui est convaincu du caractère politique de son expulsion.

«C'est grave, ce qu'a fait le Canada», a-t-il répété.