«Le roi cool.» C'est le titre qu'avait donné en 2000 le magazine américain Time à Mohamed VI quand ce dernier, devenu roi à 35 ans, lui a accordé sa première entrevue.

Avec son visage de chérubin, son large sourire et son amour avoué pour la motomarine, les bolides et les vacances de ski, le jeune roi projetait une image à mille lieues de son père austère. Dans les premières années de son règne, il a plus d'une fois secoué le protocole, notamment en épousant en 2002 une jeune roturière de 24 ans, Lalla Salma, qu'il a présentée en public. Du jamais vu au sein de la monarchie marocaine.

 

En privé, Mohammed VI laisse aussi parfois tomber le décorum. Le rockeur français Johnny Hallyday, qui l'a reçu à manger à la maison, lui a demandé comment s'adresser à lui. Le roi l'a encouragé à l'appeler «Majesté» tout en le tutoyant.

Mais malgré ces quelques passe-droits, Mohammed VI est surtout resté fidèle à la tradition. Il n'a notamment rien changé au rite d'allégeance annuel, la bey'a, au cours duquel des dignitaires lui baisent la main.

1,3 million par jour

Le jeune roi n'a pas non plus mis la pédale douce sur les dépenses de la monarchie. L'entretien de ses 12 palais coûte 1,3 million par jour, au dire du magazine Forbes, qui a classé Mohammed VI, avec sa fortune personnelle de 3,4 milliards, au septième rang des monarques les plus riches au monde.

Malgré ces coffres bien remplis, l'État marocain finance généreusement la monarchie. En 2005, 311 millions sont passés des poches des Marocains à celles de leur roi, selon TelQuel. Cette somme est 17 fois plus importante que celle accordée par l'État à la reine d'Angleterre.