Les ministres de l'Eau des pays du bassin du Nil ont reporté mardi la signature d'un accord de partage des eaux du fleuve, en raison de l'opposition de l'Égypte et du Soudan.

Les ministres de neuf pays arrosés par le Nil, et l'Érythrée, qui assistait en tant qu'observateur à la réunion qui a eu lieu pendant quatre jours à Alexandrie, en Egypte, ont décidé de reporter de six mois la signature de leur traité.

«Un délai de six mois a été décidé pour résoudre le problème», a déclaré aux journalistes à l'issue de la réunion le ministre éthiopien des Ressources hydriques, Asfaw Dingamo. «En attendant, nos conseillers techniques vont se réunir et élaborer un accord technique.»

L'Égypte et le Soudan affirment que l'Accord cadre de coopération (CFA), élaboré en juin en République démocratique du Congo, ignore leurs revendications historiques.

Au coeur du problème figure l'accord de 1929 entre l'Égypte et la Grande-Bretagne -signataire au nom de ses colonies africaines arrosées par le Nil- qui accordait au Caire un droit de veto sur les projets construits en amont.

En 1959, le Soudan et l'Égypte se sont fixé bilatéralement des quotas d'eau qui représentent ensemble 87% du débit du fleuve. Mais plusieurs pays situés en amont jugent injustes les traités anciens et demandent un nouvel accord de répartition des eaux plus équitable, qui leur permettent de développer des projets d'irrigation et des barrages.

L'Égypte, un pays aride qui dépend presque exclusivement du Nil pour ses ressources hydriques, estime que les pays d'Afrique centrale pourrait tirer meilleur profit des leurs précipitations et qu'ils disposent d'autres ressources en eau.