Un groupe de sept kamikazes a attaqué samedi des bâtiments gouvernementaux à Khost, dans le sud-est afghan, faisant tous exploser leur charge après avoir pour certains affronté la police, selon le ministère de l'Intérieur.

Au moins quatre personnes ont été blessées, selon une source hospitalière, mais les autorités ont prévenu que le nombre de victimes serait plus important.Ces attaques ont été revendiquées auprès de l'AFP par les rebelles talibans.

Des assauts similaires avaient eu lieu il y a cinq jours dans deux villes de l'est et du sud-est, à quelques semaines des élections du 20 août.

«Sept kamikazes se sont fait exploser» dans différentes zones de Khost, a annoncé samedi après-midi le ministère de l'Intérieur.

«Tous les insurgés qui portaient des ceintures d'explosifs ont été identifiés» et la police leur a tiré dessus, les poussant à se faire exploser «avant qu'ils n'atteignent leurs cibles», précise un communiqué.

Trois kamikazes ont déclenché leurs bombes devant le quartier général de la police locale, tandis qu'un autre a visé l'arrière du bâtiment, explique-t-il.

Non loin de là, un cinquième assaillant a tenté de pénétrer dans un poste de police, un sixième s'est fait exploser près d'une unité d'intervention rapide de la police et le dernier a visé une banque près du centre-ville, ajoute le communiqué.

Selon un porte-parole du ministère de la Défense, le général Mohammad Zahir Azimi, certains kamikazes étaient équipés de mitrailleuses et de lance-roquettes, et ont échangé des coups de feu avant de se faire exploser.

Deux policiers ont été blessés, selon le ministère qui parle d'un premier bilan. Un médecin de l'hôpital de Khost a dit avoir pris en charge quatre blessés, dont trois policiers et une fillette de huit ans.

Zabihullah Mujahed, un porte-parole des talibans, a revendiqué ces attaques auprès de l'AFP par téléphone, en affirmant que les kamikazes étaient «treize».

De très nombreuses attaques ont eu lieu ces derniers mois à Khost et dans la province éponyme, où la rébellion des talibans est très influente. La province est située à la frontière des zones tribales pakistanaises, considérées comme une base arrière des rebelles afghans.

Ces attaques interviennent cinq jours après celles, très similaires, menées par deux groupes de talibans contre des bâtiments officiels et une base militaire à Gardez (sud-est), proche de Khost, et Jalalabad (est).

Cinq policiers avaient été tués, tout comme les huit assaillants, abattus par les forces de sécurité ou morts en se faisant exploser.

A moins d'un mois des élections présidentielles et provinciales du 20 août, les violences en Afghanistan atteignent des niveaux record depuis le début de l'intervention internationale qui a chassé les talibans du pouvoir fin 2001.

Elles sont nourries par d'innombrables attaques des rebelles et par les multiples offensives lancées contre eux par les forces étrangères, alliées du gouvernement de Kaboul, pour sécuriser les provinces instables à l'approche des élections, en particulier dans le sud.