Quatorze soldats de la Force des Nations unies au Liban (Finul) ont été légèrement blessés samedi par des manifestants opposés à l'ouverture d'une enquête sur la récente explosion d'un dépôt d'armes dans le sud du pays, a-t-on appris auprès de la Finul.

Selon la porte-parole, Yasmina Bouziane, une centaine de personnes au total s'étaient regroupées pour protester contre l'enquête en cours et ont tenté de s'y opposer en jetant des pierres sur les troupes.

«Quatorze soldats de la Finul ont été légèrement blessés et plusieurs véhicules endommagés, dont une ambulance», a-t-elle précisé.

La Finul a dû appeler des renforts et une patrouille a été contrainte de tirer en l'air pour s'extirper de la foule, a-t-elle ajouté.

La force de l'ONU, en coordination avec l'armée libanaise, enquête depuis plusieurs jours sur l'explosion d'un dépôt d'armes à Khirbet Selm, un village du sud du Liban, dans une zone considérée comme un bastion du Hezbollah chiite.

Évoquant cette explosion, la Finul l'avait qualifiée de «sérieuse violation» de la résolution 1701 du conseil de sécurité de l'ONU qui, à l'été 2006, a mis fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël.

Cette résolution exige le strict respect d'un embargo sur les armes à destination des milices libanaises ou étrangères présentes au Liban.

L'arsenal du Hezbollah, mouvement qui prône la lutte contre Israël, n'est plus visible dans le sud depuis 2006, mais il reste puissant et a même triplé depuis le conflit, selon l'État hébreu, avec 42.000 missiles pouvant atteindre des villes du sud d'Israël.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a prévenu à plusieurs reprises que la capacité militaire conservée par le Hezbollah était un défi majeur à la souveraineté du Liban.