Le Premier ministre indien Manmohan Singh a annoncé jeudi que le dialogue de paix avec le Pakistan resterait gelé tant qu'Islamabad n'aurait pas agi contre le terrorisme et contre les responsables des attentats de Bombay, selon des propos rapportés par les médias indiens depuis l'Égypte.

«Le processus de dialogue ne peut pas avancer, même s'il reprenait, tant que le territoire pakistanais continue de servir à commettre des actes terroristes contre l'Inde», a déclaré M. Singh, cité par l'agence officielle Press Trust of India (PTI) et des télévisions.

 

«Le dialogue ne peut pas (re)démarrer tant que les auteurs des attentats de Bombay ne sont pas traduits en justice», a insisté le chef du gouvernement indien.

 

M. Singh s'exprimait après avoir rencontré son homologue pakistanais Yousuf Raza Gilani en marge du sommet des Non-alignés à Charm el-Cheikh, en Égypte, la deuxième rencontre à un aussi haut niveau depuis les attentats de Bombay du 26 au 29 novembre 2008 (174 tués, dont neuf des dix assaillants).

 

Ces attaques, imputées par l'Inde à un groupe islamiste armé clandestin pakistanais -avec la complicité des services de renseignements militaires d'Islamabad- ont eu pour conséquence de geler le laborieux processus de paix amorcé en janvier 2004 entre les puissances nucléaires rivales.

 

Contradiction

 

Les propos de M. Singh viennent contredire le texte commun publié auparavant avec M. Gilani qui affirmait que «l'action contre le terrorisme ne devait pas être lié au processus de dialogue composite et (que) ces deux éléments ne devaient pas être associés».

 

À l'issue de leur rencontre, les deux Premiers ministres «ont affirmé être résolus à combattre le terrorisme et à coopérer dans cet objectif». D'après leur communiqué commun, «M. Singh a réitéré la nécessité de traduire les auteurs des attentats de Bombay devant la justice (et) M. Gilani a assuré que le Pakistan ferait tout ce qui est en son pouvoir pour cela». Depuis huit mois, l'Inde ne cesse d'accuser le Pakistan de ne pas en faire assez pour «éradiquer» les groupes islamistes «terroristes» opérant depuis son territoire.

 

Islamabad avait admis que le complot des attentats de Bombay avait été «en partie» ourdi sur le sol pakistanais.

 

Les deux pays, nés en 1947 de la Partition sanglante et bâclée de l'Empire britannique des Indes, se sont fait la guerre à trois reprises, dont deux fois à cause du Cachemire. Mais même si New Delhi et Islamabad ont multiplié les échanges diplomatiques acrimonieux depuis fin 2008, ils n'ont jamais pris de mesures qui auraient pu les conduire vers un nouveau conflit armé. Ils se sont même dits prêts à faire chacun «la moitié du chemin» vers la paix.

 

À l'issue de leur rencontre, les deux Premiers ministres «ont affirmé être résolus à combattre le terrorisme et à coopérer dans cet objectif», selon un communiqué commun. Les deux dirigeants ont jugé que le terrorisme était «la principale menace» contre «les deux pays», en convenant que la lutte contre le terrorisme ne devait pas être liée aux pourparlers de paix.

 

D'après leur communiqué commun, «M. Singh a réitéré la nécessité de traduire les auteurs des attentats de Bombay devant la justice (et) M. Gilani a assuré que le Pakistan ferait tout ce qui est en son pouvoir pour cela».