Les rebelles kurdes de Turquie ont prolongé, pour la troisième fois, leur cessez-le-feu unilatéral qui durera jusqu'au 1er septembre, dans ce qu'ils ont annoncé comme un effort pour favoriser un règlement pacifique au conflit, a annoncé mercredi une agence pro-kurde.

Cette décision a été prise avant la divulgation, prévue en août, d'une «feuille de route pour une solution démocratique», par le leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, qui est détenu à vie en Turquie depuis 1999, a précisé un des dirigeants du PKK Murat Karayilan, à l'agence de presse Firat.

 

«Pour préparer l'annonce de la feuille de route, nous avons décidé d'étendre notre période de non activité jusqu'au 1er septembre. Pendant cette période nous n'entreprendrons pas d'action militaire, sauf des actions défensives si nous y sommes obligés», a-t-il déclaré. Il a précisé que le PKK «accorde beaucoup d'importance à la feuille de route et annonce d'ores et déjà qu'il y adhèrera».

 

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les États-Unis, se bat depuis 1984 pour l'autonomie du sud-est de la Turquie, peuplé en majorité de Kurdes.

 

Selon un récent bilan fourni par l'armée turque, le conflit a fait 45 000 morts.

 

M. Karayilan a accusé le gouvernement turc de manquer de sincérité dans sa volonté affichée de mettre fin au conflit. Si Ankara «persiste dans sa politique de destruction (du PKK), je rappelle que notre mouvement est plus fort que jamais et est en position de se défendre», a-t-il dit. La dernière prolongation du cessez-le-feu du PKK, annoncé pour la première fois le 21 mars, devait prendre fin ce mercredi. Ankara n'a jamais reconnu ces trêves et a poursuivi ses opérations contre les rebelles.

 

En mai, le président turc Abdullah Gül a demandé des mesures concrètes pour mettre fin au conflit, estimant que la solution passait par un meilleur respect des «règles démocratiques» dans cette région de la Turquie. Son appel a relancé le débat sur la question kurde en Turquie, les médias s'interrogeant sur de nouvelles mesures gouvernementales pour se gagner la sympathie des Kurdes, et inciter le PKK à déposer les armes.

 

Dans ses efforts pour entrer dans l'Union européenne, la Turquie a accordé ces dernières années une série de droits culturels à la communauté kurde, mais le gouvernement refuse tout dialogue avec le PKK et toute amnistie générale pour les rebelles.