Le candidat de l'opposition iranienne, Mir Hossein Moussavi, maintient sa demande d'une nouvelle élection présidentielle après la confirmation lundi de la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad par le Conseil des Gardiens de la constitution, a rapporté mardi son site internet Ghalamnews.

«Tout en démentant (les déclarations) du porte-parole du Conseil des Gardiens de la Constitution, nous soulignons que la position de Mir Hossein Moussavi est contenue dans sa lettre du 27 juin au Conseil», a affirmé le bureau des relations publiques du candidat malheureux à l'élection du 12 juin, dans un communiqué publié sur le site de sa campagne électorale.

Dans sa lettre, M. Moussavi exigeait l'établissement d'une commission indépendante pour examiner tout le processus électoral, dont il a contesté la régularité avec les autres candidats Mehdi Karoubi et Mohsen Rezaie. A défaut, il réclamait l'annulation du scrutin et l'organisation d'une nouvelle présidentielle.

Lundi, le porte-parole du Conseil, Abbas-Ali Kadkhodaie, avait affirmé qu'un représentant de M. Moussavi avait présenté à la commission spéciale sur les élections mise en place par le Conseil une proposition qualifiée de «positive».

Il avait ajouté que la commission spéciale et des représentants de Moussavi étudiaient cette proposition, avant d'annoncer à la mi-journée l'échec de cette rencontre.

Le Conseil des gardiens a officiellement validé la réélection de M. Ahmadinejad lundi soir.

«Après l'annonce de la décision du Conseil, le dossier des élections est désormais clos (...) Ils (les candidats de l'opposition) ne peuvent plus faire appel de cette décision. Le Conseil des Gardiens est l'autorité finale dans ce processus et la décision du Conseil a été prise à l'unanimité», a déclaré mardi M. Kadkhodaie au cours d'une conférence de presse.

Le candidat réformateur Mehdi Karoubi et le conservateur Mohsen Rezaie n'ont pas encore réagi à l'annonce de la validation de la réélection du président sortant.

Par ailleurs, les attaques contre M. Moussavi se sont multipliées notamment de la part de responsables religieux conservateurs.

«Si des gens comme moi restent au Conseil, nous n'approuverons pas la candidature de M. Moussavi» à la prochaine présidentielle (2013), a déclaré l'ayatollah Mohammad Yazdi, un important religieux conservateur, membre du Conseil des Gardiens et chef de l'Association des théologiens de l'école théologique de Qom, cité par l'agence Fars.

Le Conseil des Gardiens de la Constitution est contrôlé par des religieux conservateurs nommés par le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.

En outre, quelque 280 manifestants arrêtés au cours des troubles ayant suivi la présidentielle du 12 juin dans la ville d'Ispahan (centre), ont été libérés sous caution, a annoncé le procureur de la ville.

«Quelque 280 personnes accusées de trouble de l'ordre public ont été libérés sous caution», a déclaré le procureur dont le nom n'a pas été révélé à l'agence Isna.

Les autorités iraniennes n'ont pas publié de chiffre sur le nombre des arrestations.

La Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) avait déclaré qu'environ 2000 personnes avaient été arrêtées au cours des quinze derniers jours en Iran.

Enfin, quelque 193 députés du parlement qui compte 290 sièges ont signé une lettre pour remercier «les forces de police, de sécurité et du bassidj (milice islamiste) pour avoir ramené le calme» dans la capitale, a rapporté la télévision d'Etat.