La police iranienne a dispersé dimanche quelque 3000 partisans du chef de l'opposition Mir Hossein Moussavi, qui s'étaient rassemblés à Téhéran, en dépit de l'interdiction des autorités, pour honorer la mémoire d'un martyr de la révolution, selon des témoins.

Selon l'agence Irna, des sites Internet proches de l'opposition et de M. Moussavi avaient annoncé un rassemblement à partir de 18H00 (09H30 HAE) à proximité de la mosquée Ghoba, dans le nord de Téhéran.

En dépit de l'interdiction formelle des autorités, environ 3000 personnes ont répondu à l'appel, ont affirmé des témoins à l'AFP.

Selon ces mêmes sources, quelques heurts isolés ont éclaté avec des policiers antiémeutes. «Une, voire deux personnes ont été interpellées», a ajouté un témoin.

Pendant le rassemblement, des manifestants ont lancé des «Dieu est grand», une phrase qu'ils utilisent depuis le 13 juin pour manifester leur opposition à la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad.

D'autres ont scandé : «Où es-tu Khomeini, Moussavi est tout seul», une allusion au fondateur de la République islamique, l'ayatollah Rouhollah Khomeini.

La tension est montée au bout de deux heures, au moment où la foule a aperçu le candidat réformateur, Mehdi Karoubi, sortir de la mosquée, ont rapporté les témoins.

«Les gens ont commencé à le rejoindre», et la police a précipité la dispersion du cortège, selon un témoin.

MM. Moussavi et Karoubi continuent à réclamer un nouveau scrutin présidentiel, évoquant des fraudes. Après des manifestations quasi-quotidiennes pendant 10 jours, aucun rassemblement contre le résultat de l'élection n'a eu lieu à Téhéran depuis mercredi.

Celles-ci ont été interdites par le pouvoir, qui avait également refusé le déroulement du rassemblement de dimanche en mémoire de Mohammad Hosseini Beheshti.

Ce religieux, grand personnage de la révolution de 1979, avait été tué avec 70 membres du Parti de la République islamique dans un attentat à la bombe au siège du parti, commis par les Moudjahidine du peuple.

Des commémorations annuelles sont tenues d'ordinaire à sa mémoire.

Le fils de M. Beheshti, Alireza, est un allié de M. Moussavi.