Des échanges de tirs ont éclaté dimanche dans un quartier de Beyrouth entre des partisans sunnites du Premier ministre désigné Saad Hariri et des chiites soutenant le président du Parlement Nabih Berri allié du Hezbollah. Un civil a été tué et deux autres personnes ont été blessées dans ces violences, les premières depuis les élections législatives du 7 juin, selon des responsables des services de sécurité.

Des tirs d'armes automatiques et trois explosions ont été entendus lors de ces échanges qui témoignent des tensions en dépit des récents engagements des dirigeants politiques à travailler ensemble.

Quelques heures plus tôt, Saad Hariri, le chef de la majorité parlementaire désigné samedi par le président Michel Sleimane au poste de Premier ministre, s'était entretenu avec ses prédécesseurs dans le cadre du délicat processus de formation d'un gouvernement susceptible d'apporter l'unité dans un Pays du Cèdre profondément divisé.

Les soldats libanais ont bouclé le quartier d'Aïcha Bakkar dans le secteur musulman de la capitale et se sont déployés en force pour rétablir le calme dimanche soir, ont précisé des responsables des services de sécurité sous couvert d'anonymat. Ils ont déclaré que la personne décédée était une femme de 30 ans tuée par balle devant son domicile.

En mai 2008, de violents affrontements avaient éclaté entre les mêmes factions rivales. Les échanges de tirs de dimanche ne devraient pas faire dérailler les efforts de réconciliation, mais montrent une nouvelle fois combien les tensions peuvent rapidement gagner la rue. On ignore les raisons pour lesquelles les violences ont éclaté, mais la tension était montée dans le quartier, à l'occasion des célébrations samedi des partisans de Saad Hariri, à l'annonce de sa nomination au poste de Premier ministre par le président libanais, qui l'a chargé de former le nouveau gouvernement.

La désignation du fils de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, tué dans un attentat en février 2005 à Beyrouth, fait suite à la victoire de sa coalition pro-occidentale sur le Hezbollah aux dernières législatives.

Saad Hariri remplace son allié Fouad Siniora, qui dirigeait le gouvernement libanais depuis 2005. Il va devoir à présent négocier avec les différentes factions pour parvenir à la formation de son gouvernement. Un processus difficile qui pourrait prendre des semaines. Le Hezbollah, a assuré le chef de son groupe parlementaire Mohammed Raad, «sera ouvert et coopératif, pour contribuer à la confiance et parvenir à un gouvernement d'union nationale».