Le candidat malheureux à la présidentielle iranienne Mir Hossein Moussavi a rejeté samedi la commission devant préparer un rapport sur l'élection du 12 juin, jugeant qu'elle n'était pas à même d'avoir un «jugement équitable», selon son site de campagne.

«Le Conseil des gardiens, et surtout une commission qui est nommée par le Conseil (des gardiens) ne peut parvenir à un jugement équitable», a déclaré M. Moussavi, chef du mouvement de la contestation de la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad.

«J'insiste à nouveau sur l'annulation (des résultats) de l'élection comme la façon la plus appropriée de trouver une issue au problème», a-t-il ajouté sur le site Internet de son journal Kalemeh.

Le Conseil des gardiens de la Constitution, l'organe chargé de superviser les élections et d'en valider les résultats, a annoncé vendredi la création d'une commission spéciale comprenant des représentants des candidats qui devra préparer un rapport sur le scrutin, tout en affirmant qu'il n'y avait pas eu de fraude lors de la réélection du président Ahmadinejad.

Ce conseil a appelé les candidats «Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi à présenter leurs candidats dans 24 heures (pour participer à cette commission) pour qu'il n'y ait plus d'ambiguïtés et de questions sur l'affaire des élections».

Mir Hossein Moussavi, ainsi que le candidat réformateur Mehdi Karoubi, réclament l'annulation du scrutin pour fraude.

«Je suggère que l'affaire soit renvoyée à un organe (...) respectueux de la charia, légal et indépendant, approuvé par tous les candidats et soutenu par ces hauts responsables religieux qui cherchent à résoudre l'affaire», a ajouté M. Moussavi.

«Limiter l'enquête à des plaintes sur les irrégularités (...) en comptant à nouveau le contenu de 10% des urnes ne peut recueillir la confiance du peuple et convaincre l'opinion publique sur les résultats annoncés», a-t-il encore estimé.

Le Conseil des gardiens s'était dit prêt le 20 juin à un nouveau comptage des bulletins de vote de 10% des urnes, choisies au hasard, de la présidentielle du 12 juin. La commission spéciale devait se charger du nouveau comptage des suffrages dans ces urnes.

Le Conseil de discernement, l'organe suprême d'arbitrage iranien présidé par l'ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani, a appelé «tous les candidats à coopérer au maximum avec le Conseil des gardiens de la Constitution et à saisir cette occasion (...) pour présenter leurs documents pour un examen complet et précis» du processus électoral, selon un communiqué rapporté samedi par l'agence Isna.

Ce Conseil de discernement est chargé de résoudre les différends entre le Parlement et le Conseil des gardiens. Il conseille également le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.

L'organe d'arbitrage a également demandé au Conseil des gardiens «un examen précis de toutes les plaintes et protestations et de répondre aux ambiguïtés» entourant le scrutin.