Une centaine d'Israéliens ont bloqué mardi les points de passage entre Israël et la bande de Gaza pour marquer les trois ans de la détention du soldat Gilad Shalit dans ce territoire, selon un journaliste de l'AFP.

A Erez (nord), une cinquantaine de manifestants ont brandi de grandes bannières bleu et blanc avec le portrait du soldat franco-israélien Gilad Shalit, qui a été capturé à la lisière de la bande de Gaza le 25 juin 2006 et détenu depuis dans ce territoire sous contrôle du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Les manifestants ont empêché trois véhicules des Nations unies de pénétrer dans la bande de Gaza par ce point de passage.

«Ce message est pour le gouvernement du Hamas pour qu'il donne une réponse de Gilad afin qu'Israël sache qu'il est en vie», a déclaré David Gilboa, l'un des organisateurs de la manifestation.

A Kerem Shalom, une autre entrée plus au sud destinée au transit de marchandises, une cinquantaine de manifestants ont bloqué avec un tracteur des dizaines de camions, notamment de vivres, les empêchant de pénétrer dans Gaza, a indiqué un photographe de l'AFP.

«Le Hamas gouverne à Gaza et nous voulons leur montrer qu'il y a un prix à payer quand on ne donne pas de signe de vie de Gilad», a affirmé Gena Korol, venu manifester à ce point de passage.

Dans le même temps, une contre-manifestation palestinienne avait lieu dans la bande de Gaza pour demander la libération des 9.000 Palestiniens en prison en Israël.

A Erez, les manifestants, encadrés par un cordon de policiers, scandaient    «nous ne baisserons pas les bras tant que Gilad ne sera pas libéré.»

«Trois ans à Gaza, pour un soldat, c'est trop long. Il n'y a aucun progrès» dans les pourparlers pour sa libération, a déploré Haïm Blair, un manifestant venu de la ville voisine d'Ashdod (sud).

Sagi Yossef, un ingénieur informatique, a espéré que le gouvernement de Benjamin Netanyahu sera plus efficace que celui de son prédécesseur Ehud Olmert: «Il est possible que ce gouvernement soit plus déterminé et saura affronter l'opinion internationale si nous empêchons l'aide destinée à Gaza de passer, même pour une courte période».

Présent à Erez, Eric Sadan a déploré que même le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n'a pas accès à Gilad Shalit: «Les prisonniers palestiniens en Israël reçoivent des visites. Non seulement nous ne pouvons pas rendre visite à Gilad, mais la Croix-Rouge ne peut le faire non plus.»

La semaine dernière, le CICR a appelé une nouvelle fois le Hamas à permettre au soldat Shalit un contact «régulier» avec sa famille.

L'ex-président américain Jimmy Carter avait annoncé la semaine dernière avoir remis au Hamas une lettre du père du soldat.

Israël et le Hamas se sont rejeté la responsabilité de l'échec des négociations menées par l'intermédiaire de l'Egypte pour une libération du soldat Shalit en échange de centaines de prisonniers palestiniens.

La dernière série de discussions s'était tenue en mars, avant l'entrée en fonction du gouvernement israélien de droite de Benjamin Netanyahu le 1er avril.