Le porte-parole du premier ministre britannique Gordon Brown a évoqué jeudi la possibilité que l'enquête sur la participation britannique à la guerre en Irak pourrait être publique, après la levée de boucliers suscitée par la décision initiale de la tenir à huis clos.

Assurant que le secret des débats n'avait jamais été «un dogme», le porte-parole de Downing Street a déclaré que la décision reviendrait au président de l'enquête, John Chilcot.Dans une lettre à Sir Chilcot, M. Brown estime «essentiel que tous ceux qui interviendront devant les enquêteurs puissent le faire avec la plus grande franchise». Le premier ministre appelle en conséquence le président à «déterminer le déroulement de l'enquête le mieux à même de faire en sorte que cet objectif puisse être le plus aisément atteint», ajoute le courrier publié par Downing Street.

M. Brown estime également que les familles des 179 soldats britanniques tués depuis le lancement des opérations en Irak en 2003 devraient être consultées.

M. Brown a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête «indépendante» sur la participation britannique à la guerre en Irak, pour faire la lumière sur l'une des pages les plus controversées de l'histoire récente du Royaume-Uni.

Mais la décision initiale de tenir l'enquête à huis clos, pour des «raisons de sécurité», avait suscité l'ire de l'opposition et des militants pacifistes.

Cette enquête «sans précédent» portera sur une large période allant de 2001 à juillet 2009, date à laquelle la quasi-totalité des soldats britanniques auront quitté le sol irakien six ans après le début du conflit.

L'objectif n'en sera pas de désigner des responsables mais de préciser les conditions dans lesquelles l'ancien premier ministre Tony Blair a engagé les troupes britanniques aux côtés de l'armée américaine de George Bush en Irak en 2003, et les conséquences de cette décision.

Les conclusions de l'enquête ne seront publiées que d'ici un an, soit après les prochaines élections législatives, prévues au plus tard en juin 2010.