Un chef d'Al-Qaeda, soupçonné d'avoir organisé un attentat qui a coûté la vie vendredi à un député sunnite à Bagdad, a été arrêté mercredi, a indiqué une source policière à l'AFP.

«Nous avons reçu des informations d'une de nos sources à Ghazaliyah selon lesquelles le groupe impliqué dans l'assassinat (de Hareth al-Obaïdi) vivait dans une maison» de ce quartier dans l'ouest de Bagdad, a affirmé le commandant Noman Dakhil Jawad, responsable de l'unité d'intervention rapide de la police de Bagdad.«Nous avons mené un raid contre la maison et avons arrêté Ahmed Abed Oweiyed. C'est le commandant-adjoint de la branche militaire» d'Al-Qaeda en Irak, a-t-il ajouté.

Selon le responsable policier, le premier ministre Nouri al-Maliki a mis en place une cellule d'enquête comprenant le vice-ministre de l'Intérieur chargé de la sécurité ainsi que le chef des opérations et le directeur de cabinet du ministère.

«Avec de gros efforts de renseignements, nous avons réussi à remonter la piste», a-t-il insisté.

Hareth al-Obaïdi a été abattu vendredi dans une mosquée de Bagdad par un adolescent qui a aussi lancé deux grenades. L'attaque a fait au total cinq morts et 12 blessés.

M. Obaïdi était membre du Parti islamique et chef du groupe parlementaire du Front de la Concorde irakienne, principale coalition de partis sunnites. Né en 1966, il était le vice-président de la commission parlementaire pour les droits de l'Homme.

Les parlementaires irakiens et le premier ministre Nouri al-Maliki avait rendu samedi un dernier hommage au député sunnite influent et modéré ainsi qu'à son garde du corps, tué avec lui.

«C'est un crime brutal. Nous devons en tirer des leçons et avancer main dans la main contre les groupes» qui commettent des attentats et assassinats, avait déclaré le vice-président Adel Abdel Mehdi (chiite).

«Obaïdi est un défenseur des droits de l'Homme, un modéré qui rejetait les violences et appelait à l'unité», avait dit pour sa part Iyad al-Samarraï, le président du Parlement.

Hareth al-Obaïdi avait réclamé la veille de sa mort, avec d'autres députés, la création d'une commission d'enquête indépendante après des cas de torture, de viol et des décès dans des prisons irakiennes, lors d'un débat au Parlement - le premier du genre sur la question - retransmis par la chaîne publique irakienne.

L'Irak a été le théâtre de nombreux assassinats politiques ces dernières années.

En février dernier, Samir Safouat, un responsable du Parti islamique a été assassiné devant son domicile à Bagdad par des inconnus qui ont ouvert le feu sur lui depuis une voiture avant de prendre le fuite.

L'attentat contre Hareth al-Obaïdi est le dernier d'une série d'attentats meurtriers survenus à moins de deux semaines du retrait des troupes de combat américaines des villes, villages et localités d'Irak.