Le candidat malheureux à la présidentielle en Iran, Mir Hossein Moussavi, a appelé «le peuple iranien» à une journée de deuil jeudi, avec des rassemblements et des marches, pour les victimes des manifestations contre le pouvoir, selon son site Internet mercredi.

«M. Moussavi demande au peuple iranien de se rassembler dans les mosquées et de tenir des marches pacifiques pour consoler les familles des martyrs et blessés dans les récents évènements», selon cette déclaration, qui précise que le candidat participera à «une cérémonie» à cet effet.Au moins sept civils sont morts lundi à Téhéran dans l'attaque d'une base de miliciens islamiques et de nombreux autres ont été blessés. L'islam chiite prévoit que tout deuil soit suivi de cérémonies les troisième, septième et quarantième jours suivant celui-ci.

«Comme vous le savez, certains de nos compatriotes sont tombés en martyrs ou ont été blessés dans la répression violente et illégale contre ceux qui critiquent et contestent les résultats de l'élection présidentielle», dit M. Moussavi.

Les autorités n'ont fait état que de sept morts dans l'attaque contre une base des bassidjis, alors que Téhéran a été le théâtre de véritables émeutes depuis samedi, et que des affrontements violents entre forces de l'ordre et manifestants ont été rapportés dans de nombreuses villes d'Iran par des témoins.

La Presse étrangère n'est plus autorisée depuis mardi à couvrir ce type d'évènements en se rendant sur place.

«J'offre toute ma sympathie aux familles et appelle tout le monde à exprimer ses condoléances aux familles jeudi après-midi, par tout moyen possible, en se réunissant dans les mosquées ou en tenant des marches pacifiques en montrant des signes de deuil», poursuit M. Moussavi.

«Je prendrai évidemment part à la cérémonie», ajoute-t-il.

L'appel à une journée de deuil du candidat n'est pas sans rappeler celles qui avaient ponctué l'année précédent la chute du régime impérial dans la révolution islamique de 1979.

Le décès de manifestants tués par l'armée à l'époque était suivi de manifestations pour leur deuil quarante jours plus tard. Ces dernières étaient suivies par de nouveaux décès, dans un cycle inexorable.

M. Moussavi, 67 ans, était l'un des leaders de la révolution.