Les autorités yéménites ratissaient mardi la province de Saada (nord) où elles ont récupéré les corps de deux Allemandes et d'une Sud-Coréenne prises en otages la semaine dernière avec cinq autres Allemands et un Britannique, dont le sort restait incertain.

«Les forces de sécurité poursuivent une vaste opération de ratissage dans la province de Saada pour retrouver les ravisseurs des neuf ressortissants étrangers et les traduire en justice», a déclaré à l'AFP un responsable du ministère de l'Intérieur à Sanaa.

Il n'a pas donné de précisions sur l'évolution des recherches, engageant l'armée yéménite soutenue par des hélicoptères, selon un responsable local.

Lundi, le ministère de l'Intérieur avait confirmé la mort de trois otages, deux Allemandes et une Sud-Coréenne, dont les corps ont été retrouvés dans la région de Noshur, dans la province de Saada.

Les trois cadavres ont été transférés mardi par hélicoptère dans un hôpital militaire de Sanaa «en attendant des arrangements, en vue de leur rapatriement, avec les ambassades» des victimes, selon des sources aéroportuaire et hospitalière.

La confusion règne sur le sort des six autres otages: un responsable local a affirmé lundi à l'AFP qu'au total sept corps avaient été retrouvés et que deux enfants étaient en vie.

En revanche, les services de sécurité allemands pensent que les otages ont tous été tués par Al-Qaïda, a rapporté mardi le quotidien Süddeutsche Zeitung.

Les «services de sécurité allemands» estiment que les neuf otages sont tous morts et croient en une signature du réseau Al-Qaïda en raison de «la brutalité» des ravisseurs, écrit le journal.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, a confirmé la mort de deux Allemandes. Il a ajouté n'avoir aucune nouvelle des autres personnes portées disparues, mais a estimé qu'elles se trouvaient aux mains d'un «groupe violent sans scrupules».

La direction de l'école protestante Brake, à Lemgo, dans l'ouest de l'Allemagne, a indiqué que les deux victimes étaient des aides-soignantes qui se trouvaient depuis début juin au Yémen.

Identifiées sous les noms de Anita G., 24 ans, et Rita S., 25 ans, elles effectuaient un stage de trois mois dans un hôpital de Saada, dans le cadre des activités d'une organisation humanitaire, Worldwide Services.

A Séoul, le ministère des Affaires étrangères a confirmé la mort de l'otage sud-coréenne, identifiée par des médias sud-coréens comme Eom Young-sun, 34 ans.

Selon un responsable sud-coréen, elle se trouvait depuis octobre au Yémen comme enseignante auprès des enfants d'un membre de Worldwide Services, relevant d'une association évangélique internationale.

Cette association compte aussi une équipe médicale à Jebla, au sud de Sanaa, où un islamiste armé avait tué trois médecins américains en décembre 2002, selon une source yéménite.

Le ministère yéménite de la Défense avait annoncé dimanche que sept Allemands --un couple, trois enfants et deux infirmières--, un ingénieur britannique et une enseignante sud-coréenne avaient été enlevés dans une zone montagneuse de la province de Saada.

Les trois enfants sont deux filles de deux et trois ans et un garçon de quatre ans, a indiqué le ministère de l'Intérieur sur son site internet.

Sanaa a attribué les enlèvements à la rébellion chiite zaïdite, en conflit armé avec le pouvoir qui a fait des milliers de morts depuis 2004. Mais la rébellion a démenti et annoncé pour mercredi une manifestation de protestation contre ces rapts et meurtres.