Sept des neuf étrangers, majoritairement allemands, enlevés la semaine dernière dans le nord du Yémen ont été retrouvés morts lundi et seuls les deux enfants ont échappé à la tuerie, a déclaré un responsable local de la sécurité.

«On a découvert les cadavres de sept des personnes enlevées et deux enfants étaient en vie», a déclaré ce responsable, qui a requis l'anonymat.

«Le fils d'un dignitaire tribal a découvert les corps et en a informé» les autorités locales, a expliqué la même source, ajoutant que les victimes «avaient été tuées», mais sans dire comment.

Sept Allemands --un couple, trois enfants et deux infirmières--, un ingénieur britannique et une enseignante sud-coréenne avaient été enlevés dans une zone montagneuse de la province de Saada (nord), avait annoncé dimanche le ministère de la Défense sur son site Internet.

Ces membres d'une organisation internationale travaillant depuis 35 ans au sein de l'hôpital de Saada avaient fait l'objet d'un rapt de rebelles chiites, selon la même source. Ces rebelles avaient ensuite nié toute implication.

À Berlin, la chancelière Angela Merkel n'a pu confirmer la mort de cinq otages allemands: «Nous connaissons ces informations. Nous nous empressons d'examiner ces informations. Pour le moment, je ne peux pas donner de confirmation», a-t-elle dit.

Aussitôt l'annonce de ces décès, une équipe de la police criminelle s'est rendue sur les lieux, à Noshur, à 12 Km de Saada, chef-lieu de la province, pour enquêter sur les circonstances exactes.

Pour sa part, une commission de sécurité de la province de Saada était réunie en début d'après-midi, selon la même source.

La date exacte des enlèvements n'a pas été précisée.

La Corée du Sud avait confirmé dimanche qu'une de ses ressortissantes au Yémen, âgée de 34 ans et identifiée par son seul nom de famille, Eom, avait disparu depuis jeudi soir, et penser qu'elle avait été kidnappée.

À Berlin, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères avait indiqué que l'ambassade allemande à Sanaa était en «étroit contact» avec les autorités yéménites.

Le rapt n'a pas été revendiqué, mais un responsable yéménite l'a attribué aux rebelles chiites zaïdites conduits par l'ancien député Abdel Malek al-Houti.

Un conflit ouvert ayant fait des milliers de morts oppose ce groupe aux forces gouvernementales depuis 2004 dans la région de Saada.

Les enlèvements d'étrangers au Yémen, un pays à structure tribale, sont relativement fréquents mais avaient jusqu'ici très rarement connu une issue tragique. Plus de 200 ressortissants étrangers y ont été enlevés ces 15 dernières années mais la grande majorité d'entre eux ont été libérés sains et saufs.

En décembre 1998, un de ces rapts s'était conclu par la mort des otages: trois Britanniques et un Australien, enlevés par des islamistes, avaient été tués lorsque les forces de sécurité avaient tenté de déloger les preneurs d'otages de leur cachette.

En juin 2000, un diplomate norvégien avait été tué lors d'un échange de tirs entre la police et ses ravisseurs.