Le ministre afghan de l'Intérieur, Mohammad Anif Atmar, a estimé dimanche que les insurgés talibans allaient tenter de faire de l'été prochain «le plus sanglant» de l'histoire du pays en guise de démonstration de force face au déploiement des renforts américains.

La violence a déjà atteint des niveaux record ces dernières semaines, et les observateurs s'attendent à une aggravation à l'approche des élections présidentielle et provinciales du 20 août prochain.

Les insurgés «veulent que cet été soit le plus sanglant», a déclaré le ministre à des journalistes à Kaboul.

 «Ils ont des raisons politiques à ça. (...) Ils veulent envoyer un message à la communauté internationale: même si vous envoyez plus de soldats, nous continuerons à mener nos attaques terroristes», a-t-il ajouté.

Près de 21 000 soldats essentiellement américains ont commencé à arriver dans le pays, en renfort aux quelque 70 000 militaires déjà présents, en vue des élections.

Néanmoins, selon le ministre, les attaques d'insurgés ont augmenté de 40% cette semaine par rapport à la semaine précédente, tuant 48 civils, 30 policiers et 176 rebelles, un bilan auquel il faut ajouter des dizaines de blessés.

 «Nos pertes civiles ont augmenté de 10%, celles de la police sont restées stables et les pertes ennemies ont augmenté de 45%», a assuré M. Atmar.

IL a accusé des «éléments étrangers» d'être derrière les violences, comme le font souvent les responsables afghans pour désigner le soutien d'insurgés pakistanais à leurs homologues afghans.

«La décision d'augmenter les violences n'a pas été prise en Afghanistan (...) mais en dehors du pays, (la rébellion) est financée et équipée en dehors de l'Afghanistan», a-t-il affirmé.