L'émissaire américain au Proche-Orient George Mitchell s'est prononcé mardi à Jérusalem pour une reprise et une conclusion rapides des négociations de paix entre Israël et les Palestiniens.

«Nous partageons tous l'obligation de créer les conditions propices à une reprise et une conclusion rapides des négociations», a déclaré M. Mitchell avant une rencontre avec le président israélien Shimon Peres.

Les négociations entre Israël et les Palestiniens sont interrompues depuis l'élection de Benjamin Netanyahu au poste de Premier ministre en février.

Arrivé lundi soir, M. Mitchell s'est entretenu avec le ministre israélien de la Défense Ehud Barak, le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman puis pendant quatre heures dont deux heures en tête à tête avec M. Netanyahu à Jérusalem.

Selon le bureau du Premier ministre, l'entretien a été «amical et positif». «Israël agit pour promouvoir la paix et la sécurité avec nos voisins palestiniens et de façon plus générale avec le monde arabe», a-t-on ajouté de même source.

D'après la radio militaire, M. Netanyahu a discuté de certaines des idées qu'il envisage de présenter dans un discours prévu dimanche «en vue de créer une atmosphère positive à Washington envers ces idées».

Le gouvernement israélien de droite de M. Netanyahu résiste aux demandes de l'administration américaine et du reste de la communauté internationale de geler la colonisation et d'accepter la solution d'un Etat palestinien.

Lundi soir, le président américain Barack Obama et M. Netanyahu ont eu un entretien téléphonique de 20 minutes qualifié de «constructif» par la Maison Blanche et de «positif» par la présidence du conseil israélien.

MM. Netanyahu et Obama se sont pour la première fois rencontrés à la Maison Blanche le 18 mai et ont affiché leurs divergences sur le règlement du conflit avec les Palestiniens.

Selon les médias, M. Obama doit présenter un plan de paix détaillé dans les semaines à venir. Au Caire, le 4 juin, il avait dit attendre d'Israël qu'il accepte la solution d'un Etat palestinien et gèle la colonisation.

Sur ces deux points, M. Netanyahu a jusqu'ici exprimé ses réticences, tout en annonçant qu'il exposerait dimanche dans un discours «les grandes lignes de sa politique pour obtenir la paix et la sécurité».

Israël est engagé par la «Feuille de route», un plan international de paix lancé en 2003 qui prévoit l'avènement par étapes d'un Etat palestinien, ainsi que la fin des violences et un gel de la colonisation.

A propos du prochain discours de M. Netanyahu, le ministre israélien de l'Intérieur Elie Yishaï, chef du parti ultra-orthodoxe Shass, a affirmé que le Premier ministre voulait «rester fidèle à ses principes et éviter des frictions avec Washington».

Lors d'une intervention devant des parlementaires, M. Lieberman a auparavant souligné que «la paix ne pouvait pas être imposée».

M. Barak a pour sa part indiqué qu'il avait discuté avec M. Mitchell «des mesures propres à promouvoir l'économie et la sécurité chez les Palestiniens, ainsi que la question de la construction dans les blocs d'implantations et celle des colonies sauvages» créées sans feu vert officiel israélien.

M. Mitchell doit se rendre mercredi à Ramallah, en Cisjordanie pour des entretiens avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le Premier ministre Salam Fayyad.

Selon le porte-parole du département d'Etat, Ian Kelly, l'émissaire américain se rendra aussi cette semaine à Beyrouth et Damas dans le cadre des efforts américains afin de parvenir à la paix entre Israël et ses voisins arabes.

M. Mitchell ira à Beyrouth jeudi, et vendredi à Damas où il passera aussi le week-end, a précisé M. Kelly.