L'AIEA n'a noté aucun progrès sur les dossiers des activités illicites nucléaires présumées de l'Iran et de la Syrie, a indiqué vendredi un haut responsable proche de l'agence onusienne.

«Sur l'Iran, il y a eu très peu de progrès», a indiqué ce haut responsable proche de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sous couvert de l'anonymat.

«Et pour la Syrie, c'est la même chose», a-t-il ajouté alors que l'agence s'apprêtait à diffuser à ses Etats membres son dernier rapport sur les enquêtes concernant ces deux pays.

Dans ce document, dont l'AFP a pu prendre connaissance vendredi, l'AIEA précise que l'Iran a accumulé 1.339 kilos d'uranium faiblement enrichi UF6, en dépit des injonctions du Conseil de sécurité de l'ONU.

Les puissances occidentales craignent que Téhéran ne se dote de l'arme atomique, ce que nie la République islamique, parlant d'un programme civil.

L'Onu a demandé à l'Iran d'interrompre l'enrichissement d'uranium le temps que l'AIEA vérifie la véritable nature de son programme nucléaire. Mais Téhéran refuse à l'agence onusienne l'accès à des sites, à de la documentation et à des personnes impliquée dans ce programme.

Le représentant de l'Iran auprès de l'AIEA, Ali-Asghar Soltanieh, a déclaré pour sa part, que l'Iran refusait de suspendre ses activités nucléaires.

«En un mot, nous n'aurons ni suspension de nos activités nucléaires et d'enrichissement ni suspension de notre coopération avec l'Agence», a déclaré M. Soltanieh à l'agence Fars.

«Nous sommes dans une impasse», a reconnu le haut responsable de l'AIEA. Il a regretté une communication «au point mort» entre l'Iran et l'agence sur ce sujet depuis plusieurs mois. Le bras de fer avec la communauté internationale dure depuis 2002-2003.

Les estimations des analystes varient, mais selon ces derniers il faudrait 1 000 à 1 700 kilos d'uranium faiblement enrichi pour le convertir en uranium hautement enrichi qui entre dans la fabrication d'une bombe atomique.

«L'Iran a estimé qu'entre le 18 novembre 2008 et le 31 mai 2009 (...), un total de 500 kilos d'uranium faiblement enrichi (UF6) a été produit» dans son centre d'enrichissement de Natanz, a indiqué l'agence dans ce rapport.

Avant cela l'Iran avait, selon l'agence, déjà annoncé disposé de 839 kilos d'hexafluorure d'uranium faiblement enrichi.

Quelque 7 000 centrifugeuses sont désormais installées à Natanz d'après l'AIEA, contre un peu plus de 5 000 lors du dernier rapport de l'AIEA en février. Fin mai, 4 920 centrifugeuses étaient en fonctionnement, 2 132 étaient en phase de test et 169 n'ont pas encore été mises en service.

Dans ce rapport, qui sera discuté lors de la prochaine réunion du conseil des gouverneurs de l'AIEA à la mi-juin, l'agence demande également des explications à Damas sur la présence d'uranium sur le site d'un réacteur de recherche à Damas.

Les échantillons prélevés en 2008 sur le site d'un réacteur miniature source de neutrons (MNSR) ont révélé la présence de «particules d'uranium naturel anthropogène», selon le rapport. Or, ce n'est pas le type d'uranium qu'on s'attend à trouver dans ce type de réacteur, a précisé le haut responsable de l'AIEA.

La Syrie a répondu sur ce sujet à une demande d'explication formulée par l'AIEA. L'agence onusienne a envoyé une nouvelle série de questions ce vendredi.

L'agence attend également des explications sur la présence d'uranium sur le site désertique d'Al-Kibar (nommé aussi Dair Alzour), bombardé par l'aviation israélienne en 2007.

Les Etats-Unis estime que se trouvait là un réacteur clandestin. La Syrie a avancé que l'uranium provenait des bombes israélienne, ce que l'AIEA a contesté à plusieurs reprises.

«Pour que l'agence termine son évaluation, la Syrie doit être plus coopérative», a indiqué l'AIEA dans son rapport.