Israël a espéré jeudi une réconciliation avec le monde arabo-musulman après le discours de Barack Obama, tout en affirmant qu'il donnera priorité à sa sécurité dans le cadre d'un éventuel accord de paix.

«Le gouvernement israélien exprime son espoir que le discours important du président Obama au Caire conduira de facto à une nouvelle réconciliation entre le monde arabo-musulman et Israël», a indiqué un communiqué de la présidence du Conseil.

«Israël veut la paix et fera tout ce qui est en son pouvoir pour élargir le cercle de la paix tout en prenant en considération son intérêt national et en premier lieu sa sécurité», a poursuivi le communiqué.

M. Obama a soutenu dans son discours la quête des Palestiniens pour leur Etat et jugé la situation des Palestiniens «intolérable».

Il a aussi appelé Israël à cesser la colonisation dans les territoires palestiniens tout en soulignant «le lien inébranlable» entre l'Etat hébreu et les Etats-Unis.

Les relations entre les Etats-Unis et Israël traversent une phase très délicate en raison du refus du gouvernement de Benjamin Netanyahu de geler la colonisation et du principe de l'Etat palestinien.

Le président israélien Shimon Peres a son côté émis l'espoir que le discours de M. Obama permettra de relancer les efforts de paix au Proche-Orient.

«Je me félicite de ce discours visionnaire et courageux qui exige de toutes les parties qu'elles accomplissent un travail difficile pour promouvoir le processus de paix au Proche-Orient», a affirmé M. Peres dans un communiqué.

«L'idée de la paix est née au Proche-Orient. Elle constitue l'essence des trois monothéismes, le christianisme, le judaïsme, et les fils d'Abraham doivent relever le défi: la paix au Proche-Orient est possible», a-t-il ajouté.

Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a estimé de son côté que ce discours encourageait les éléments modérés dans le monde islamique, selon un communiqué de son bureau.

«Cette adresse directe, sérieuse et courageuse du président Obama au monde islamique constitue un encouragement aux éléments modérés qui aspirent à la paix».

«Il s'agit d'un appel contre le terrorisme et la violence des radicaux qui menacent la stabilité de la région et du monde tout entier, et nous remercions le président américain pour son engagement à assurer l'existence et la sécurité d'Israël», a-t-il ajouté.

«Nous espérons que le monde arabe va approuver l'appel du président Obama et mettre fin au terrorisme et à la violence afin d'établir des relations de paix avec Israël», a encore indiqué ce texte.

«Israël va coordonner son action avec les Etats-Unis pour promouvoir la paix, en mettant l'accent sur ses impératifs de sécurité», a-t-il conclu.

M. Barak effectue actuellement une visite à Washington où il doit faire le point sur l'accord de coopération stratégique liant Israël et les Etats-Unis.

Enfin, le chef de la diplomatie israélienne Avigdor Lieberman a souligné l'importance que M. Obama confère à la feuille de route, un plan international de paix lancé en 2003.

«Le fait que le président Obama considère la feuille de route et sa première phase exigeant la fin des violences comme une étape nécessaire sur la voie d'un accord avec les Palestiniens est très important», a indiqué M. Lieberman dans un communiqué.

«Comme le président l'a lui-même souligné, l'alliance des Etats-Unis et d'Israël est forte et inébranlable, même lorsqu'il y a parfois des désaccords légitimes», a-t-il encore dit.