Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a juré mardi de continuer à «résister» aux pressions internationales et de garder le cap choisi voici quatre ans en cas de réelection lors de la présidentielle du 12 juin.

«Si je suis élu, j'irais devant les Nations unies et je dirais aux pays qui ont osé menacer l'Iran de lever la main» pour se désigner, a-t-il lancé lors d'une manifestation de femmes dans un stade de Téhéran, expliquant que la stratégie de «résistance» adoptée par l'Iran lui valait à présent les louanges d'autres nations.

Les 1.200 manifestantes, la plupart vêtues de tchadors noirs, scandaient «Ahmadi! Ahmadi! Nous te soutenons. Longue vie au futur président!»

Le président iranien a déclaré qu'au moment de son élection, en 2005, l'Iran figurait parmi les pays de «l'axe du mal» défini par l'ancien président américain George W. Bush au côté de la Corée du Nord notamment.

Mais «grâce à votre résistance, l'Iran est désormais une nation nucléaire» qui dispose en outre de la technologie «spatiale», a-t-il assuré.

Depuis quatre ans, les relations de l'Iran avec les grandes puissances se sont très largement détériorées en raison de son programme nucléaire controversé.

L'Iran fait l'objet de cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont trois assorties de sanctions, pour qu'il suspende ses activités d'enrichissement de l'uranium.

Téhéran est soupçonné de chercher à se doter de l'arme atomique sous le couvert de son programme nucléaire civil, ce qu'il dément.

M. Ahmadinejad, connu pour ses vues conservatrices en matière de droits des femmes, a également déclaré qu'il devait son succès à trois d'entre elles, sa mère, son professeur et son épouse.

«Je voterai pour Ahmadinejad», a confié Malihe Sadat Azimi, une manifestante de 20 ans, à l'AFP. «C'est le président le plus courageux et notre pays a fait des progrès sous sa présidence».

Maryam Bagheri, qui a voté pour M. Ahmadinejad en 2005, explique qu'elle fera de même cette fois-ci car il est soutenu implicitement selon elle par le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.

«Son gouvernement a moins de défauts que les autres. Il a travaillé à la fois pour les hommes et les femmes. L'énergie nucléaire est pour les hommes et les femmes de cette nation», a-t-elle ajouté.

Certaines participantes ont en revanche déclaré qu'elles avaient été conduites au stade sans être informées qu'elles se rendaient à une manifestation.

«Je m'entrainais au club de sports. Ils nous ont conduites ici et je ne savais pas qu'il s'agissait d'un rassemblement politique. Je vais peut-être voter pour personne», a dit l'une d'elle.

L'élection présidentielle du 12 juin mettra aux prises quatre candidats.

L'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi, soutenu par des partis réformateurs, est considéré comme le principal concurrent de M. Ahmadinejad. Se présentent également Mehdi Karoubi, ancien président réformateur du Parlement, et Mohsen Rezaï, un conservateur.