Le candidat à la présidentielle en Iran, Mir Hossein Moussavi, s'est engagé samedi à réviser les lois «injustes» à l'égard des femmes, s'il est élu le 12 juin.

Dans un discours devant environ 1500 femmes dans un centre sportif à Téhéran, M. Moussavi a déclaré qu'il «réviserait toutes les lois considérées comme discriminatoires et injustes à l'égard des femmes en introduisant les projets nécessaires au Parlement».

Le candidat, soutenu par les partis réformateurs, a assuré la foule qu'il oeuvrerait en vue de retirer des rues les patrouilles de «la police des moeurs» qui veillent au strict respect du code vestimentaire par les femmes contraintes de porter le voile.

Cette police fait régulièrement la chasse aux jeunes femmes qui laissent s'échapper trop de mèches de cheveux ou portent le manteau, obligatoire, trop serré à la taille. Elles sont normalement emmenées par la police et tenues de signer un engagement à ne pas répéter leur acte.

Les femmes en Iran ne peuvent travailler, ou obtenir un passeport, qu'avec l'accord de leur mari. La charia, la loi islamique, fait qu'en justice leur témoignage vaut la moitié de celui d'un homme. Elle les désavantage aussi pour l'héritage, le divorce et la garde des enfants.

M. Moussavi est considéré comme le principal concurrent du président Mahmoud Ahmadinejad, qui se présente pour un second mandat de quatre ans.

Son épouse, Zahra Rahnavard, s'est également adressée à la foule qui criait «Retirez la police des moeurs».

«Nous devons préparer le terrain pour que les femmes soient traitées sans discrimination», a-t-elle dit. «Nous devons réviser les lois qui traitent les femmes de manière inégale. Elles doivent pouvoir choisir leurs professions suivant leur mérite et accéder aux postes de décision politique».

Massoumeh Ebtekar, la première femme iranienne à être nommée vice-présidente sous le mandat de l'ancien président Mohammad Khatami (1997-2005), présente au meeting, a exhorté aussi M. Moussavi à améliorer les droits des femmes.