L'ancien président réformateur iranien Mohammad Khatami a appelé samedi à voter pour Mir Hossein Moussavi à la présidentielle du 12 juin, ce dernier affirmant qu'il chercherait à suivre une politique de «détente» avec le reste du monde s'il était élu.

«Ne ratez pas cette opportunité. Vous tous, venez voter. En inscrivant le nom de Mir Hossein Moussavi sur le bulletin de vote, vous accomplirez votre devoir vis-à-vis de la révolution et de l'islam et décidez de votre destin», a dit M. Khatami devant des milliers de jeunes rassemblés au stade Azadi (liberté) à Téhéran. «Je sais que les restrictions en matière de liberté ont augmenté (...) et que les ingérences en période électorale ont augmenté pour empêcher que la volonté des gens soit matérialisée», a ajouté M. Khatami, président de 1997 à 2005. «Mais je sais que le peuple est expérimenté et éveillé».

Outre M. Moussavi, Mehdi Karoubi, ancien président réformateur du parlement, Mohsen Rezai, un conservateur et ancien chef des Gardiens de la révolution, ainsi que le président Mahmoud Ahmadinejad sont candidats à la présidentielle.

Symboliquement, le meeting de soutien à M. Moussavi a été organisé le jour anniversaire de la victoire de M. Khatami le 23 mai 1997. Ce dernier avait été battu en 2005 par l'ultraconservateur Ahmadinejad.

Critiquant la politique de M. Ahmadinejad, M. Khatami a appelé à «éviter les politiques et attitudes qui isolent l'Iran et lui coûtent davantage de pressions» et estimé qu'il ne fallait «pas restreindre la liberté sous prétexte de vouloir assurer la sécurité».

«Il (Moussavi) défendra les droits de l'homme et les libertés sociales», a déclaré Maryam, une étudiante de 21 ans présente au stade Azadi.

Sous Moussavi, «tout le monde pourra exprimer son opinion librement», dit un autre jeune, Ali Sakkaki.

«Laissez-nous espérer qu'avec le nouveau gouvernement, nous n'aurons pas de prisonniers politiques, d'étudiants emprisonnés et que la fin de la discrimination contre les femmes ne sera pas juste un espoir», a lancé Zahra Rahnevard, l'épouse de M. Moussavi.

Considéré comme le principal concurrent de M. Ahmadinejad, M. Moussavi, qui se trouvait à un meeting à Ispahan, a affirmé qu'il «suivrait une politique de détente et d'interaction avec les autres pays et éviterait toute action créant des tensions» avec le reste du monde, selon l'agence de presse Mehr.

Le candidat, soutenu par les principaux partis réformateurs, a notamment critiqué les déclarations de M. Ahmadinejad sur l'Holocauste qu'il avait comparait à un mythe, en affirmant que cela «avait créé des problèmes sans que cela ne soit nécessaire».

Quant au nucléaire, il a répété la position officielle du régime, affirmant qu'«à l'avenir, il faudra rester ferme sur la poursuite des activités nucléaires et que l'on ne pourra pas reculer» dans ce domaine.

M. Moussavi a aussi demandé «des actes concrets» au président américain Barack Obama qui a offert à l'Iran d'ouvrir une nouvelle page dans les relations bilatérales.

Dans le même temps, les autorités ont interdit l'accès à Facebook, utilisé par des partisans de M. Moussavi pour faire campagne pour lui, selon l'agence Ilna, proche des réformateurs.