Les Etats-Unis ont confirmé mercredi que Téhéran avait lancé avec succès un missile de moyenne portée, soulignant que ce test confortait leurs inquiétudes vis-à-vis du programme nucléaire iranien.

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates a confirmé le tir annoncé plus tôt par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

«Selon les informations que j'ai lues, le test a été un succès, le missile aura un rayon d'action d'environ 2 000 à 2 500 kilomètres», a-t-il déclaré lors d'une audition au Congrès.

«En raison de certains des problèmes qu'ils rencontrent avec leurs moteurs, nous pensons que le rayon d'action est plutôt dans le bas de la fourchette, au moins à ce stade des essais», a-t-il détaillé.

Il a en revanche dit ignorer si le missile avait bien touché sa cible, comme le revendique Téhéran.

La Maison Blanche a indiqué que les efforts iraniens pour se doter de missiles balistiques et leurs ambitions nucléaires continuaient de préoccuper Barack Obama.

Le président américain «s'inquiète des programmes iraniens de développement de missiles, et de leur volonté de se doter de technologies et d'armements nucléaires», a déclaré son porte-parole Robert Gibbs.

M. Obama est «convaincu que la quête de ces programmes ne renforce pas leur sécurité mais au contraire les rend plus vulnérables», a-t-il ajouté.

L'Iran a procédé à un nouveau tir d'essai de son missile à moyenne portée Sejil, qui «a atteint la cible prévue», avait annoncé un peu plus tôt le président Mahmoud Ahmadinejad lors d'un discours en province.

Les Occidentaux craignent que le programme balistique de l'Iran puisse lui permettre de disposer de missiles équipés de têtes nucléaires, si Téhéran arrivait à se doter de l'arme atomique, ce qui constituerait une menace pour Israël et l'Europe.

Une haute responsable du Pentagone, Michele Flournoy, a affirmé mercredi que les efforts de Téhéran pour se doter de missiles balistiques était «une grande source d'inquiétude pour nous, particulièrement en raison de l'intérêt qu'ils portent au nucléaire».

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a de son côté annoncé mercredi son intention d'expliquer au régime iranien qu'il n'a pas intérêt à acquérir l'arme nucléaire car cela déclencherait une course à l'armement au Proche-Orient.

«En ce qui concerne l'Iran, notre objectif est de persuader le régime iranien qu'il sera en fait moins en sécurité s'il poursuit son programme nucléaire», a indiqué la chef de la diplomatie américaine, qui s'exprimait devant le Congrès.

«Un Iran disposant de l'arme nucléaire et d'un système de lancement provoquera une course à l'armement au Proche-Orient et aux alentours», a-t-elle ajouté. «Ce ne sera pas dans l'intérêt de la sécurité de l'Iran».

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a répété mercredi que son pays n'interromprait pas son programme nucléaire, même au risque de nouvelles sanctions internationales.

Les puissances occidentales «ont dit que si vous n'arrêtez pas, nous adopterons des résolutions» au Conseil de sécurité de l'ONU. «Ils croyaient que nous reculerions mais cela n'arrivera pas», a dit M. Ahmadinejad dans un discours public dans la ville de Semnan (nord).