Le chef présumé d'Al-Qaeda en Irak, Abou Omar al-Bagdadi, a nié avoir été arrêté par les autorités irakiennes, dans un enregistrement sonore diffusé mardi par le centre américain de surveillance de sites islamistes (SITE).

«Tout le monde a été choqué par le mensonge des autorités affirmant une nouvelle fois qu'elles m'ont arrêté et qui a été diffusé à partir des palais de la Zone verte (à Bagdad)», a dit la voix.

La zone verte, secteur fortifié dans le centre de Bagdad, abrite les principales institutions de l'État irakien et les locaux de l'ambassade des États-Unis.

L'arrestation de Bagdadi a été annoncée fin avril par un porte-parole militaire irakien et confirmée ensuite par le gouvernement de Nouri al-Maliki dominé par les chiites, qui l'a présenté comme le «chef diabolique» d'Al-Qaeda en Irak, responsable de dizaines d'attentats suicide dans le pays.

«Mentir est une habitude des chiites connus pour leur immoralité et leur méchanceté», affirme encore la voix attribuée à Bagdadi qui appelle les sunnites à ne pas croire les dirigeants chiites. «Il ne faut pas croire leurs promesses. Pour eux, vous êtes des ennemis et il est permis de saisir vos biens et de faire couler votre sang».

Dans un communiqué mis en ligne plus tôt dans la journée sur SITE, la branche irakienne d'Al-Qaeda qui a proclamé l'État islamique d'Irak, a démenti cette arrestation et affirmé que son chef «se porte bien».

Selon le groupe, l'homme dont l'image a été diffusée par les télévisions irakiennes et présenté comme Abou Omar al-Bagdad, lui est inconnu.

«Ce qui a été montré n'est qu'une pièce de théâtre, dont l'un des actes a été écrit par les agents de la +Maison Noire+ (la Maison-Blanche, ndlr) et joué en public par ses esclaves», ajoute le communiqué.

L'armée américaine a affirmé depuis qu'elle ne pouvait pas «confirmer la capture ou l'arrestation d'al-Bagdadi».

Ce personnage très mystérieux, qui n'avait jamais été vu, est présenté par Al-Qaeda comme le «commandeur des croyants» du califat autoproclamé par le réseau en octobre 2006, l'État islamique d'Irak.

Mais l'armée américaine l'avait présenté comme un leader «fictif» à la tête d'une simple «organisation virtuelle» n'ayant d'existence que sur internet et créée à des fins de propagande pour masquer la prééminence des jihadistes étrangers de la branche irakienne d'Al-Qaeda.