Elles ont entre 15 et 25 ans, ne sortent jamais de chez elles sans être voilées de la tête aux pieds... et espèrent remporter le concours de beauté dont le coup de départ est donné aujourd'hui à Safwa, en Arabie Saoudite.

Mais attention, il n'est pas question pour les 200 concurrentes de défiler en bikini devant des hommes. Comme l'indique son nom, le concours Miss Beautiful Morals ne doit désigner ni la plus belle, ni la plus sexy parmi les participantes. Celles-ci doivent plutôt briller par leur moralité, leur dévotion religieuse et le respect dont elles font preuve à l'égard de leurs parents.

 

Pendant les 10 prochaines semaines, les jeunes femmes prendront part à des ateliers et seront questionnées sur des thèmes tels que «Découvrez votre force intérieure» et «Le paradis est à vos pieds».

Elles devront aussi passer une journée mère-fille à la campagne où des juges évalueront leur manière de se comporter à l'égard de leur maman. La séance ne sera pas filmée et les juges seront toutes des femmes. Les participantes et leurs mamans pourront donc interagir en toute liberté, sans être encombrées par le voile qu'elles portent habituellement en public.

Les juges verront les visages des concurrentes, mais elles ne les jugeront pas sur leur beauté, assure Khadra al-Mubarak, la fondatrice de ce concours, citée par des médias occidentaux.

«La gagnante ne sera pas nécessairement jolie. Ce qui nous intéresse, c'est la beauté de l'âme et la moralité», ajoute-t-elle.

Le concours a gagné en popularité depuis sa création, l'an dernier, alors qu'il avait rejoint 75 femmes. Les 200 participantes se disputent un prix de 2600$. Mais la Miss saoudienne 2008, Said al-Shufara, a indiqué dans une entrevue publiée par le quotidien israélien Haaretz que, pour elle, ce n'est pas la victoire qui compte. «Ce qui compte, c'est d'obéir à nos parents.»

L'Arabie Saoudite est un pays qui impose l'une des lectures les plus restrictives de l'islam. Ainsi, son gouvernement s'apprête à fermer les gymnases féminins, qu'il juge contraires à la loi islamique. Les Saoudiennes n'ont pas non plus le droit de conduire une auto.

Ces dernières années, des femmes saoudiennes ont tenté de renverser cet interdit. Il y a un an, l'écrivaine Wajeha al-Huwaida avait mis sur YouTube une vidéo la montrant au volant d'une voiture.

Avec le concours Miss Beautiful Morals, le royaume wahhabite tente de canaliser l'énergie de la jeunesse dans une direction plus respectueuse des lois en vigueur.