Au moins 29 personnes ont été tuées lundi dans une série d'attentats dans l'est et le sud de l'Afghanistan, tandis que le président Hamid Karzaï est parti pour Washington où il doit participer à un sommet sur la lutte contre l'extrémisme.

Lors de l'attaque la plus meurtrière, une bombe posée par des combattants islamistes, selon les autorités, a explosé au passage d'un tracteur qui tirait une charrette remplie de nomades dans la province de Zaboul (sud).

«Douze personnes ont péri dans l'explosion, dont deux enfants et six femmes», a précisé Wazir Mohammad, le chef du district de Shalmazaï, où le drame est survenu.

Des attentats, parfois suicide, visent régulièrement les forces de sécurité afghanes et internationales, mais les civils sont le plus souvent les victimes de telles attaques.

Deux talibans présumés ont aussi été tués dans le même district lundi, lorsque les bombes qu'ils tentaient de dissimuler sur le bas-côté d'une route, ont explosé prématurément, a ajouté M. Mohammad.

Dans la même province de Zaboul, des talibans ont attaqué le site d'un pont en construction près de la capitale provinciale Qalat, tuant six gardes de sécurité et deux passants, a annoncé la police.

Les ouvriers reconstruisaient un pont détruit par les combattants islamistes, a précisé Ghulam Jialani, le chef adjoint de la police provinciale.

Dans la matinée, un kamikaze se déplaçant à pied a fait exploser la bombe qu'il portait sur lui à côté de la voiture du maire de Mihtarlam, la capitale de la province de Laghman (est), voisine de Kaboul, tuant l'édile, Mohammad Rahim, trois de ses gardes du corps et trois civils, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur.

Zabihullah Mujahid, l'un des porte-parole habituels des talibans, a aussitôt revendiqué l'attentat auprès de l'AFP, par téléphone depuis un lieu inconnu.

Mohammad Rahim était le plus haut responsable administratif de la province de Laghman après le gouverneur.

Les talibans, chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition militaire emmenée par les États-Unis, ont considérablement intensifié leur insurrection ces deux dernières années, malgré la présence de près de 70.000 soldats de deux forces internationales.

Les combattants islamistes ont prévenu la semaine dernière qu'ils multiplieraient les attaques visant le gouvernement du président Karzaï et ses représentants dans les provinces à l'approche de l'élection présidentielle prévue le 20 août.

M. Karzaï qui a déposé officiellement lundi sa candidature, est le favori du scrutin. Il avait été désigné président en décembre 2001 par la coalition internationale, avant d'être élu chef de l'État fin 2004, lors du premier scrutin présidentiel au suffrage universel de l'histoire de ce pays ravagé par 30 années de guerres.

Hamid Karzaï a quitté Kaboul après avoir enregistré sa candidature pour se rendre à Washington où il doit rencontrer mercredi ses homologues américain Barack Obama et pakistanais Asif Ali Zardari et discuter de la lutte anti-terroriste.