Le candidat conservateur iranien à la présidentielle de juin Mohsen Rezaï a critiqué violemment dimanche le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, en l'accusant d'amener la République islamique au bord d'un «précipice».

«La voie suivie par Ahmadinejad mène à un précipice», a dit M. Rezaï dans une conférence de presse, en se disant «toujours critique» du président. Ce dernier n'a toujours pas précisé s'il entendait briguer un nouveau mandat, et M. Rezaï, ancien chef du puissant corps des Gardiens de la révolution iraniens, est le seul candidat à ce jour dans le camp conservateur.

«Je considère que le langage d'Ahmadinejad est aventureux», a dit M. Rezaï au sujet des positions de M. Ahmadinejad sur le dossier nucléaire iranien. L'Iran fait l'objet de sanctions de l'ONU à cause de son refus de suspendre son enrichissement d'uranium.

M. Rezaï a aussi critiqué la politique économique du président, en l'accusant de «disperser l'argent à travers le pays». De nombreux économistes ont mis en cause la politique de dépenses publiques du gouvernement, largement responsable d'une forte poussée de l'inflation.

En politique étrangère, M. Rezaï a estimé que «l'Occident et les États-Unis ont besoin de nous aujourd'hui».

Il a donc appelé à répondre aux ouvertures de l'administration américain vers Téhéran en estimant que l'Iran «doit exploiter leur besoin pour servir nos intérêts nationaux», et en rejetant «la passivité comme l'aventurisme».

Il a aussi désavoué implicitement les déclarations de M. Ahmadinejad sur l'holocauste, qui avait qualifié ce fait de «mythe», en jugeant qu'il s'agit d'«une question historique qui ne devrait pas être utilisée en politique».

L'ancien chef des Gardiens de la révolution était candidat à l'élection de 2005 mais s'était retiré avant le jour du scrutin.

Cette fois il a estimé que son plus gros défi, si il était élu, serait de combattre «la pauvreté, les prix élevés et le chômage».