Un civil yéménite a été tué et trois ont été blessés par l'explosion accidentelle d'une grenade lors d'une manifestation contre les autorités dimanche dans le sud du pays, théâtre de troubles qui ont déjà fait sept morts depuis le 28 avril, selon des officiels et des témoins.

Cette mort porte à huit, dont quatre soldats, le nombre de victimes de ces troubles qui touchent quatre province de l'ancien Yémen du sud, selon un bilan obtenu par l'AFP auprès de sources officielles. Le nombre de blessés s'élève à 21, selon les officiels et les témoins.

Selon des témoins à Dhaleh, ville à 180 km au nord d'Aden, la police a dispersé, sans tirer, une manifestation de plusieurs dizaines de personnes mais à la fin du défilé, une grenade a explosé accidentellement près d'une patrouille de police, tuant un manifestants et blessant trois autres.

Les autorités de Sanaa qui ont annoncé dimanche le limogeage des directeurs de la sécurité de Hadramout et de Lahaj, deux des provinces touchées par les troubles, attribuent les manifestations à d'anciens responsables civils et militaires sudistes qui veulent provoquer une scission du Yémen.

Parlant des morts parmi les soldats, un responsable de la province de Lahaj, Yasser Yamani, a affirmé à l'AFP qu'ils avaient été tués lors d'une série d'embuscades tendues par des «scissionnistes ces trois derniers jours sur la route principale reliant Sanaa à Aden», la capitale de l'ancien Yémen du sud.

Le Yémen ne forme qu'un seul pays depuis 1990 à l'issue d'une guerre qui avait opposé le nord du pays au sud, qui constituait un pays indépendant. Une tentative de scission avait eu lieu en 1994 mais avait échoué.

Les animateurs des protestations affirment que les provinces du sud sont négligées par le pouvoir central et demandent des projets de développement et des emplois pour les nombreux habitants au chômage.