La journaliste irano-américaine Roxana Saberi, emprisonnée en Iran pour espionnage, perd du poids mais reste déterminée à continuer sa grève de la faim, a indiqué mardi son père à l'AFP.

«Nous l'avons rencontrée aujourd'hui dans un bureau du pouvoir judiciaire où elle discutait de sa procédure d'appel avec son avocat. Elle est devenue très maigre», a dit Reza Saberi, joint par téléphone.

«Mais elle est déterminée à continuer sa grève de la faim jusqu'à sa libération», a-t-il ajouté.

Détenue dans la prison d'Evine, dans le nord de Téhéran, Roxana Saberi a commencé sa grève de la faim le 21 avril (bien: 21).

Elle a été condamnée à huit ans de prison pour espionnage au profit des Etats-Unis à l'issue d'un procès à huis clos le 13 avril.

Son avocat, Abdolsamad Khoramshahi, a interjeté appel de sa condamnation.

M. Saberi avait dit, après l'avoir rencontrée dimanche, jour où elle a fêté ses 32 ans, qu'elle avait perdu environ 4,5 kilos, en n'absorbant que de l'eau sucrée.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire Ali Reza Jamshidi a démenti: «elle est en bonne condition physique et elle ne fait pas de grève de la faim», a-t-il dit, cité par l'agence officielle Irna.

Après sa condamnation, son père avait affirmé, en citant sa fille, qu'elle avait été incitée par les enquêteurs à faire de faux aveux contre l'engagement, non tenu, d'être rapidement libérée.

La journaliste est détenue depuis la fin janvier à la prison Evine, dans le nord de la capitale.

Née et élevée aux Etats-Unis, elle est Iranienne par son père, devenu citoyen américain. L'Iran ne reconnaît pas le principe de la double nationalité.

Elle a collaboré avec la radio publique américaine NPR, la BBC et la chaîne américaine Fox News.

Elle était installée en Iran depuis 2003. Selon les autorités, sa carte de presse lui avait été retirée en 2006.

Plusieurs Irano-Américains ont été détenus en Iran ces dernières années sur des accusations d'atteinte à la sécurité nationale. Mais aucun n'est passé en jugement et tous ont finalement pu quitter le pays.