Le Hezbollah et les autres milices armées continuent de proliférer au Liban, menaçant la stabilité du pays et créant une atmosphère d'intimidation à l'approche des élections, déplore le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un rapport publié lundi.

Il dénonce en outre le fait que le Hezbollah étende son activité hors du Liban, comme à Gaza et en Egypte.

«La menace que les milices et les groupes armés constituent pour la souveraineté et la stabilité du Liban ne saurait être exagérée», écrit M. Ban dans ce document adressé au Conseil de sécurité.

«Elle crée une atmosphère d'intimidation à l'approche des élections législatives, compromet la stabilité de la région et est incompatible avec la résolution 1559» de l'ONU, poursuit-il.

L'arsenal du Hezbollah, qui inclut un réseau autonome de télécommunications, «est un obstacle à la conduite d'un processus démocratique normal dans le pays», met en garde le chef de l'ONU, selon lequel le groupe a récemment «cherché à renforcer ses capacités paramilitaires».

M. Ban se dit préoccupé par les déclarations de dirigeants du parti chiite lors du récent conflit à Gaza, «exhortant l'armée égyptienne à défier l'autorité politique en soutenant le Hamas».

Il se dit «alarmé que le Hezbollah admette publiquement apporter une aide à des militants à Gaza à partir du territoire égyptien». Une telle activité «montre que le Hezbollah opère hors du territoire libanais, outrepassant les limites de son objectif national officiel», ajoute-t-il en condamnant «une telle ingérence injustifiée dans les affaires intérieures d'un Etat souverain».

Le chef de l'ONU exprime également son inquiétude quant aux activités au Liban des milices palestiniennes, dans et en dehors des camps de réfugiés, où «la tension s'est accrue ces derniers mois» depuis le conflit à Gaza.

Il désigne en particulier cinq «bases militaires» hors des camps - quatre le long de la frontière syrienne et une au sud de Beyrouth - qui sont «illégalement contrôlées» par deux groupes, le Front populaire de libération de la Palestine, Commandement général (FPLP-CG) et le Fatah Al-Intifadah.

M. Ban rappelle que le gouvernement libanais est principalement responsable de la mise en oeuvre des décisions du Dialogue national de 2006 de désarmer les milices. «Néanmoins, comme le FPLP-CG et le Fatah Al-Intifada sont tous les deux basés à Damas, je demande au gouvernement syrien d'aider les Libanais dans ce but», dit-il.

Ce document est le 9e rapport semi-annuel de M. Ban sur l'application de la résolution 1559 de septembre 2004, qui exigeait notamment le désarmement et le démantèlement de toutes les milices libanaises ou étrangères opérant au Liban.

Les élections législatives libanaises sont prévues le 7 juin.