Le Sénat américain a approuvé mardi, au terme d'un long débat, la nomination du diplomate Christopher Hill comme ambassadeur des Etats-Unis en Irak par 73 voix contre 23.

Après avoir voté la fin des débats lundi soir, les sénateurs s'étaient mis d'accord pour la tenue du vote final mardi soir malgré les réticences de certains sénateurs républicains opposés à cette nomination.

La commission des Affaires étrangères du Sénat, présidée par le démocrate John Kerry, avait donné son feu vert fin mars à la nomination de M. Hill.

Le choix de ce diplomate pour succéder à Ryan Crocker en tant qu'ambassadeur en Irak est inattendu, car contrairement à son prédécesseur, il ne parle pas arabe. Concentré sur l'Asie et l'Europe par le passé, il n'est pas considéré comme un spécialiste du Moyen-Orient.

Cela lui a valu d'être fortement critiqué par plusieurs sénateurs républicains qui ont retardé la confirmation et voté contre la clôture des débats lundi.

Le sénateur républicain Sam Brownback, l'un de ses détracteurs, l'a même accusé d'avoir «ignoré» les violations des droits de l'homme en Corée du Nord, comparant cela à l'Holocauste. «Il m'a menti à ce sujet», a lancé M. Brownback devant le Sénat lundi pendant les débats.

«Les actions de l'ambassadeur Hill sur la Corée du Nord: pas de progrès sur les droits de l'homme, accord catastrophique, diplomatie de l'échec», a dit M. Brownback peu avant le vote mardi.

L'ancien candidat républicain à la présidentielle de 2008 John McCain était également parmi les 23 sénateurs qui ont voté contre.

M. Kerry a déclaré pour sa part: «cela ne devrait pas être une nomination controversée. Il y a très peu de diplomates américains avec plus d'expérience que Chris Hill là où c'est le plus important: négocier des accords multilatéraux complexes, avec des enjeux élevés, dans des zones de conflit».

En tant qu'ambassadeur en Irak, il sera amené à mettre en oeuvre le retrait des troupes américaines du pays. Le président Barack Obama a annoncé fin février un désengagement total d'ici à fin 2011, afin d'envoyer plus de troupes en Afghanistan, le nouveau front de la lutte antiterroriste.

Surnommé «Kim Jong Hill», en référence au nom du dictateur nord-coréen Kim Jong-Il, par ses détracteurs, Christopher Hill a été l'élément-clé des négociations menées par les Etats-Unis, la Chine, la Corée du Sud, le Japon et la Russie sur la dénucléarisation nord-coréenne, en tant que secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires asiatiques.