La cellule de 49 membres présumés du Hezbollah libanais arrêtés en Égypte envisageait d'attaquer des touristes israéliens dans des stations balnéaires du Sinaï, ont annoncé dimanche des responsables égyptiens et israéliens.

Selon le secrétaire du gouvernement égyptien Mufed Shehab, des ceintures d'explosifs et des matériels servant à la fabrication de bombes ont été saisies. Les agents du Hezbollah présumés ont été accusés également de vouloir acheter un bateau pour faire de la contrebande d'armes en provenance du Yémen, du Soudan et de Somalie.

Ces agents présumés observaient également les touristes israéliens visitant le Sinaï, «se préparant à les prendre pour cible lors d'activités hostiles», a-t-il ajouté devant le Parlement.

La semaine dernière, l'État hébreu avait mis en garde ses ressortissants contre des vacances dans le désert du Sinaï, en raison de nouvelles menaces transmises par les services de renseignements.

Selon le ministre israélien Yisrael Katz, le chef du Parti de Dieu libanais Cheikh Hassan Nasrallah avait ordonné à ses hommes de «frapper des cibles israéliennes».

Cheikh Nasrallah, a réfuté toute volonté de déstabilisation en Égypte. Mais vendredi, le religieux chiite libanais avait reconnu, pour la première fois, avoir dépêché en Égypte Sami Shehab, l'un des 49 et un haut responsable du Hezbollah, pour qu'il y aide la résistance palestinienne dans la Bande de Gaza voisine.

Selon le cheikh, Sami Shehab a été arrêté pour contrebande d'armes à destination de Gaza via la frontière égyptienne. Mais il a démenti toute préparation d'attentats en Égypte.

Les relations se sont tendues entre le Hezbollah et Le Caire depuis que le chef du parti de Dieu a accusé Le Caire de ne pas avoir fait plus pour arrêter l'offensive israélienne à Gaza fin décembre. Hezbollah et Hamas bénéficient en revanche d'un important soutien auprès de la population égyptienne.

«L'Égypte n'autorisera personne à violer ses frontières ou déstabiliser le pays», a déclaré le président égyptien Hosni Moubarak dimanche, dans un appel au chef du gouvernement libanais, sa première réaction publique à cette affaire.

De son côté, le Hamas a qualifié de «campagne cruelle» contre le Hezbollah cette nouvelle affaire. «Fournir des armes à la résistance dans la Bande de Gaza n'est pas une accusation, c'est un honneur», a déclaré le Mouvement de la résistance islamique dans un communiqué depuis Damas (Syrie).