Cinq soldats américains ont péri vendredi dans un attentat suicide au camion piégé perpétré contre un important centre de la police irakienne à Mossoul, ce qui constitue l'attaque la plus meurtrière contre les forces de la coalition depuis plus d'un an.

«Cinq soldats américains de la coalition ont été tués dans la journée dans un attentat suicide au véhicule piégé à Mossoul», à 370 km au nord de Bagdad, a annoncé le commandant Derrick Cheng, un porte-parole de l'armée américaine, dans un communiqué.

Deux policiers irakiens ont également été tués, selon l'armée américaine et le ministère irakien de l'Intérieur, qui fait état en outre de la mort d'un soldat irakien dans l'attentat.

De plus, 43 policiers et 27 civils irakiens ont été blessés selon un officier de police de la ville. Deux soldats américains ont également été blessés, a indiqué l'armée américaine.

Selon les premiers éléments, le kamikaze ne visait pas les soldats américains, a déclaré à l'AFP le commandant Derrick Cheng précisant que «le convoi de l'armée américaine (touché par l'attentat, NDLR) ne faisait que passer au poste de police».

L'officier américain a précisé que deux personnes soupçonnées d'être impliquées dans l'attentat avaient été interpellées.

Le lieutenant de police Salah Younès était tout près du centre de police quand l'attentat s'est produit: «C'était comme un tremblement de terre. La lumière a été si forte que j'ai été aveuglé. Quand j'ai pu voir de nouveau, il y avait de la fumée partout, les fenêtres étaient brisées et j'avais des débris de verre sur le torse», a-t-il dit à l'AFP.

Amjad Akram, un Irakien de 42 ans habitant près du centre de police touché, était chez lui au moment de l'explosion. «Tout a été soufflé dans ma maison, mon réfrigérateur, ma télévision et mes meubles», a-t-il déclaré.

Après l'attentat, des hélicoptères et des avions de chasse de l'armée américaine ont survolé Mossoul.

Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière contre l'armée américaine depuis le 10 mars 2008 quand cinq soldats avaient péri dans un attentat suicide perpétré dans le quartier Mansour, à Bagdad. En six ans, 4.271 soldats américains ont péri en Irak.

Le mode opératoire de ces attaques - un attentat suicide au moyen d'un camion bourré d'explosifs- rappelle celui de la branche irakienne d'Al-Qaïda.

Le commandement américain estime que le réseau, même affaibli, conserve la capacité de monter des opérations complexes, notamment à Mossoul.

Le 31 mars, huit personnes avaient été tuées dans des violences à Mossoul, dont un attentat suicide au camion piégé contre un poste de police.

Mossoul est considérée par le commandement américain comme l'épicentre de l'action des partisans en Irak d'Oussama ben Laden, repoussés en 2007 de Bagdad et de l'ouest du pays. L'armée irakienne y mène depuis mai 2008 une vaste offensive mais des attentats continuent régulièrement de faire des victimes.

Le niveau des violences a baissé ces derniers mois en Irak tombant à son niveau le plus bas depuis les premiers mois de l'invasion américaine en mars 2003. Mais une série d'attentats en mars et début avril, notamment à Bagdad avec six attentats à la voiture piégée le 6 avril qui ont fait 34 morts et près de 130 blessés, ont ravivé les craintes d'un regain des violences alors que les 140.000 soldats américains commencent à se retirer progressivement d'Irak.

Dans d'autres violences vendredi en Irak, trois personnes ont été tuées et sept blessées dans deux attentats à la bombe près de Bagdad, selon des sources de sécurité.