La justice libanaise a décidé de se dessaisir du dossier sur l'attentat contre Rafic Hariri «en faveur du Tribunal spécial pour le Liban», tout en maintenant en détention quatre généraux emprisonnés dans l'affaire, a indiqué mercredi à l'AFP une source judiciaire libanaise.

La justice libanaise «se dessaisit des enquêtes en cours dans ce dossier», a précisé la source, signalant le début du «transfert des dossiers du ministère de la Justice» vers La Haye. Le juge d'instruction, Sakr Sakr, a décidé «d'annuler tous les mandats d'arrêt émis» dans l'affaire de l'attentat contre l'ancien premier ministre, tué en 2005 à Beyrouth, dont ceux concernant quatre généraux détenus au Liban.

Mais ces derniers «seront maintenus en prison» en attendant une décision du TSL les concernant, ajoute la source.

Le TSL avait annoncé le 1er avril avoir demandé à la justice libanaise de se dessaisir du dossier et de le lui transmettre.

Le juge de la mise en état, un magistrat chargé de préparer les affaires avant qu'elles ne soient jugées, demandait à la justice libanaise de transmettre au procureur du TSL «tous les éléments de l'enquête», «copie du dossier» et «la liste de toutes les personnes détenues dans le cadre de l'affaire Hariri».

Ce juge avait également demandé à la justice libanaise de maintenir en détention les personnes incarcérées en attendant qu'il se prononce sur leur maintien ou non en détention et leur éventuel transfèrement à La Haye.

Premier tribunal international antiterroriste, le TSL, créé en 2007 par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, a ouvert ses portes le 1er mars en banlieue de La Haye, à Leidschendam.

Le TSL est chargé de juger les auteurs présumés d'attaques terroristes au Liban, dont l'assassinat de Hariri, tué avec 22 autres personnes dans un attentat à Beyrouth le 14 février 2005.

Les deux premiers rapports de la commission d'enquête de l'ONU avaient conclu à des «preuves convergentes» sur l'implication des services de renseignements syriens et libanais. La Syrie nie toute implication.