Au moins sept Irakiens ont été tués et 23 autres blessés mercredi dans l'explosion d'une bombe artisanale près d'un mausolée chiite de Bagdad, le second attentat en deux jours dans le même quartier, ont déclaré à l'AFP des responsables de la sécurité.

«La bombe était dans un sac en plastique rempli de boulons et d'objets métalliques», a déclaré un officier de police sur place, précisant que le poseur de bombes n'avait pas pu passer un barrage de contrôle et avait posé le sac par terre avant de fuir.

L'attentat a été perpétré à 200 mètres du mausolée de Moussa Kazem, le 7e imam de l'islam chiite, dans une rue commerçante très fréquentée. Plusieurs magasins de vêtements ont été soufflés et du sang maculait la chaussée.

Des dizaines de policiers quadrillaient la rue, quelques heures après l'attentat, vérifiant les identités et empêchant l'accès au site de l'explosion.

Selon des sources aux ministères irakiens de la Défense et de l'Intérieur, des femmes et des enfants figurent parmi les victimes.

Cet incident intervient au lendemain d'un attentat à la voiture piégée dans le même quartier qui a fait huit morts. L'explosion s'était produite dans une rue, menant au célèbre mausolée, qui venait d'être rouverte après deux ans de fermeture, en raison de l'amélioration de la sécurité.

Le 27 décembre, 22 personnes avaient été tués et 54 blessés dans un attentat à Kazamiyah.

Surtout, Bagdad a été la cible lundi d'une série de six attentats à la voiture piégée dans des quartiers à majorité chiite qui avait fait 34 morts et près de 130 blessés, rappelant les pires heures des violences en 2006 et 2007.

Les attaques de lundi portent la signature de la branche irakienne d'Al-Qaïda, selon l'armée américaine.

La reprise en main récente par le gouvernement irakien des Sahwa (milices d'anciens insurgés reconvertis dans la lutte contre Al-Qaïda) a également ravivé les craintes que certains d'entre eux retournent dans les rangs de l'insurrection. Plusieurs dizaines d'entre eux ont été arrêtés récemment.

Le porte-parole des opérations de sécurité à Bagdad, le général Qassen Atta, a indiqué mercredi à l'AFP que les autorités allaient examiner les dossiers des Irakiens libérés ces dernières semaines de prison après la série d'attentats.

En visite surprise à Bagdad mardi, le président américain Barack Obama a averti que les prochains 18 mois seraient critiques pour l'Irak.