Un expert de l'ONU réclame une enquête sur l'offensive israélienne contre la bande de Gaza en janvier, en soulignant qu'«il y a des raisons de conclure» qu'elle constitue un «crime de guerre de la plus grande ampleur», dans un rapport dont l'AFP a obtenu copie.

Dans ce texte qu'il doit présenter lundi devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, le Rapporteur spécial onusien sur la situation dans les Territoires palestiniens, Richard Falk, appelle à une «enquête d'experts» pour déterminer si, étant donné le contexte, il était possible aux Israéliens de distinguer entre cibles militaires et population civile.

«Si ce n'était pas possible, alors l'offensive est par nature illégale et constitue un crime de guerre de la plus grande ampleur», écrit-il.

M. Falk souligne au passage que «sur la base des éléments de preuve actuellement disponible, il y a des raisons d'en arriver à cette conclusion».

Il estime que le «recours à la force» par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes palestiniennes sur son territoire --motif invoqué pour le déclenchement de l'offensive-- n'était «pas justifié du point de vue légal étant donné (...) les alternatives diplomatiques disponibles».

L'expert de l'ONU note en effet que le cessez-le-feu observé par les deux parties de juin à novembre 2008 a constitué «la période la plus sûre» pour Israël en terme de menaces représentées par les roquettes palestiniennes.

«La rupture du cesse-le-feu semble avoir été principalement le résultat de violations israéliennes», poursuit M. Falk, qui estime qu'entre 2000 et 2008, Israël a été responsable de la rupture des trèves dans 79% des cas.

Fin décembre, l'armée israélienne avait lancé une offensive de trois semaines à Gaza, qui s'était soldée par la mort de 1.300 Palestiniens, dont des femmes et des enfants, et la destruction de très nombreuses maisons d'habitations ainsi que d'édifices publics.

M. Falk a été expulsé d'Israël en décembre dernier après avoir été brièvement détenu à son arrivé dans le pays.