Deux attentats suicides ont visé lundi matin des postes de police dans le sud et l'ouest de l'Afghanistan, tuant 12 personnes et faisant près de 30 blessés, a-t-on appris de source officielle.

La première attaque, revendiquée par un porte-parole des talibans, s'est déroulée devant le quartier général de la police à Lashkar Gah, la capitale de la province du Helmand (sud), un bastion des talibans et le premier centre de production d'opium du pays.

«Onze personnes, neuf policiers et deux civils, ont été tuées dans un attentat suicide à Lashkar Gah. Vingt-huit personnes, en majorité des policiers, ont été blessés», a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

Un précédent bilan de source médicale faisait état de neuf tués.

Un terroriste portant un uniforme de police s'est fait exploser devant l'entrée, selon le chef adjoint de la police de la province, Kamalludin, présent au moment de l'attentat.

«Je venais juste d'arriver avec un convoi de cinq véhicules de police quand un homme en uniforme a marché vers nous avant d'exploser», a-t-il raconté, ajoutant que deux de ses gardes du corps font partie des victimes.

«Il y a du sang et des morceaux de corps humains tout autour de moi», a témoigné un policier présent sur les lieux.

Dans la province voisine de Farah, plus à l'ouest, c'est également un poste de police qui a été visé par une attaque similaire dans le district de Delaram.

«Un homme a lancé une grenade sur un policier de garde à l'extérieur, puis il s'est emparé de son arme de service avant d'entrer dans le bâtiment», a indiqué le porte-parole de la police pour l'ouest de l'Afghanistan, Abdul Rauf Ahmadi.

«Des policiers ont alors ouvert le feu sur l'assaillant et il a explosé. Au total, un policier a été tué et deux commerçants ont été blessés», a-t-il ajouté.

Ces attentats surviennent après un week-end meurtrier pour les forces internationales en Afghanistan, qui ont perdu neuf soldats.

Les violences des insurgés afghans, parmi lesquels les talibans chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition emmenée par les Etats-Unis, ont redoublé d'intensité depuis deux ans malgré la présence de 75.000 soldats étrangers.