Le mouvement du leader radical chiite Moqtada Sadr, bête noire des Américains, a appelé lundi l'ensemble des troupes américaines à quitter «immédiatement» l'Irak au lendemain de l'annonce d'un retrait de 12.000 soldats américains d'ici septembre.

«Nous ne prêtons pas attention aux déclarations des leaders américains sur le retrait et nous appelons toutes les forces américaines à quitter immédiatement l'Irak», a déclaré à l'AFP Ahmad al-Massoudi, le chef du groupe parlementaire sadriste au Parlement irakien.

«La situation est très bonne, mais récemment il y a eu des actions violentes à Bagdad. Peut-être qu'il s'agit là d'un scénario visant à prolonger la présence des forces américaines», a-t-il ajouté depuis la ville sainte chiite de Najaf, à 160 km au sud de Bagdad.

Chef de la plus puissante milice chiite du pays, l'Armée du Mahdi, Moqtada Sadr s'est fait plus discret depuis des opérations militaires américaines à Bassorah et Bagdad en 2008 qui ont porté un coup à sa milice.

L'Irak et les Etats-Unis ont annoncé dimanche le départ de deux brigades, soit 12.000 soldats, dans les six mois, accélérant le désengagement des forces américaines qui doit être achevé fin 2011.

Depuis la signature en novembre d'un accord entre Bagdad et Washington, le départ des Américains se précise. Le principe d'un retrait des troupes de combat des villes et villages en juin 2009 était déjà acquis, ainsi que le désengagement total des forces armées américaines d'ici le 31 décembre 2011, après plus de huit ans d'occupation.

En février, le président Barack Obama avait annoncé le retrait du gros de ses hommes d'ici fin août 2010 et souligné qu'une force résiduelle de 35.000 à 50.000 militaires resterait en Irak jusqu'à fin 2011.