Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, n'exclut pas l'arrivée au pouvoir de talibans à l'occasion de l'élection présidentielle prévue en Afghanistan le 20 août, dans un entretien publié lundi par Le Figaro.

«Nous devons respecter le résultat des prochaines élections quel qu'il soit», souligne le chef de la diplomatie française. «Si des talibans nationalistes parviennent au pouvoir par les urnes et respectent la Constitution, c'est l'affaire des Afghans», ajoute-t-il.

«Ce que nous refusons, c'est le soutien au jihadisme international», fait-il valoir.

Le ministre estime aussi à propos de l'Afghanistan qu'«il n'est pas question d'en faire une démocratie à l'occidentale». Il précise que, militairement, la France y restera «le temps qu'il faudra pour que la société civile afghane soit capable de prendre son destin en main».

La France compte 2.800 hommes en Afghanistan au sein de la force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan, dont 300 chargés de former l'armée afghane.

Près de 4,5 millions de personnes, dont 38% de femmes, sont inscrits sur les listes électorales, pour participer au deuxième scrutin présidentiel au suffrage universel direct de l'histoire du pays. Fin 2004, le premier avait été remporté par Hamid Karzaï, de plus en plus contesté face à la montée de la violence et de la corruption.