L'Iran va relâcher dans les tout prochains jours la journaliste irano-américaine Roxana Saberi, détenue dans ce pays depuis plus d'un mois, a rapporté vendredi l'agence iranienne Isna.

«L'enquête a été menée et elle doit être libérée dans les tout prochains jours», a dit l'adjoint du procureur de Téhéran Hassan Haddad, cité par Isna.

Selon son père, Reza Saberi, cité par la radio américaine National Public Radio (NPR), la journaliste a été interpellée pour avoir acheté une bouteille de vin, ce qui est illégal en Iran. M. Saberi a toutefois estimé qu'il s'agissait seulement d'un prétexte pour arrêter sa fille.

Le porte-parole de la diplomatie iranienne Hassan Ghashghavi avait déclaré lundi que Melle Saberi, âgée de 31 ans, travaillait «illégalement» en Iran.

La justice iranienne avait affirmé qu'elle avait été arrêtée sur ordre d'un tribunal révolutionnaire gérant les affaires liées à la sécurité, et qu'elle était détenue dans la prison d'Evine, à Téhéran.

Roxana Saberi, née et élevée aux Etats-Unis, vit depuis six ans en Iran. Selon NPR, les autorités iraniennes toléraient qu'elle publie des récits courts malgré le retrait de son accréditation. Elle travaillait aussi à la rédaction d'un livre sur le pays.

Elle dispose d'un passeport iranien grâce à son père, né en Iran. La République islamique ne reconnaît pas la double nationalité pour ses citoyens.

L'annonce de la libération prochaine de Mme Saberi intervient un jour après que la Maison Blanche eut dit espérer que l'Iran accepte de participer à une conférence internationale sur l'Afghanistan.

Depuis son investiture en janvier, le président américain Barack Obama a multiplié les gestes envers l'Iran.

En mai 2007, les universitaires irano-américains Haleh Esfandiari et Kian Tajbakhsh et le militant pacifiste irano-américain Ali Shakeri avaient été arrêtés et maintenus en détention pendant une centaine de jours sur des accusations d'atteinte à la sécurité nationale.

En janvier de la même année, les autorités avaient confisqué le passeport de la journaliste irano-américaine Parnaz Azima à son arrivée en Iran pour une visite privée. Elles le lui avaient rendu huit mois plus tard.

Elle avait évité la prison en payant une amende de 550.000 dollars, avant de quitter le pays.

Les relations entre Téhéran et Washington, qui n'entretiennent aucun lien diplomatique depuis 30 ans, se sont détériorées sous la présidence de George W. Bush, en raison notamment du dossier nucléaire.

Les Etats-Unis accusent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme civil, ce que Téhéran dément.