Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a affirmé vendredi que 20 pays avaient annoncé une augmentation de leur contribution civile ou militaire en Afghanistan, parlant d'un» bon début» avant le sommet de l'OTAN en avril.

«Ces deux derniers jours, 19 à 20 pays ont annoncé qu'ils augmenteraient leur présence, que ce soit dans les secteurs civil, militaire ou de la formation», a-t-il déclaré à l'issue de réunions à Cracovie (sud de la Pologne) avec ses 25 collègues de l'OTAN et des représentants d'une quinzaine d'autres pays participant à l'effort international en Afghanistan. Le ministre américain n'a pas précisé les noms des États en question, mais selon un responsable militaire, la France n'en ferait pas partie.

Son porte-parole, Geoff Morrell, a ensuite précisé devant la presse qu'il s'agissait de 20 pays, sans compter les États-Unis. Cinq d'entre eux ne font pas partie de l'OTAN.

«Je m'attends à des contributions significatives», a déclaré M. Gates et «j'estime donc que c'est un bon départ pour les préparatifs du sommet» prévu à Strasbourg (France) et Kehl (Allemagne) début avril.

Selon son porte-parole, une dizaine de pays vont accroître le nombre de leurs soldats présents sur le terrain afin d'assurer la sécurité du pays lors de l'élection présidentielle du 20 août. M. Morrell a précisé que l'Allemagne, qui a annoncé un renfort temporaire de 600 hommes à cette occasion, représentait jusqu'à présent la plus grosse contribution dans ce domaine.

Trois pays vont offrir des moyens aériens supplémentaires, notamment des avions cargos et des chasseurs. Les alliés ont offert en outre 5 millions d'euros pour aider à l'organisation des élections.

Plusieurs pays se sont engagés à fournir au total 15 équipes de formation de l'armée nationale afghane, qui va bénéficier d'une aide supplémentaire de 2 millions d'euros. Kaboul doit recevoir en outre 2 millions d'euros au titre du soutien civil à l'Afghanistan.

Cinq pays doivent envoyer des hélicoptères supplémentaires, a précisé M. Morrell.

M. Gates, qui était venu demander à ses alliés occidentaux des «contreparties» à l'envoi annoncé mardi par les États-Unis de 17 000 soldats de plus en Afghanistan, n'a pas précisé à quel niveau Washington plaçait la barre.

«Notre nouveau président (Barack Obama) n'a encore rien demandé de précis à personne», a-t-il signalé, ajoutant qu'une fois terminé le réexamen en cours de la stratégie américaine en Afghanistan «nous ferons connaître nos demandes».

M. Gates est reparti de Cracovie «encouragé» par la possibilité d'une meilleure coordination entre les volets civil et militaire de l'action internationale au travers des contacts qu'ont eus, notamment à Cracovie, l'émissaire des Nations unies en Afghanistan, Kai Eide, et le commandant de l'Isaf, la force internationale sous commandement de l'OTAN, le général américain David McKiernan.

«Le combat en Afghanistan ne sera ni facile ni bref», a reconnu une fois de plus M. Gates, se disant néanmoins convaincu que l'OTAN saurait «relever le défi» et que le sommet tenu en avril pour le 60e anniversaire de l'OTAN serait l'occasion de le démontrer.