L'Egypte va annoncer dans les 48 heures un accord de trêve de 18 mois dans la bande de Gaza contre la levée du blocus imposé par Israël au territoire palestinien contrôlé par le Hamas, a affirmé jeudi le mouvement islamiste.

«Nous avons donné notre accord à une trêve avec la partie israélienne pour une durée d'un an et demi», a affirmé à l'agence égyptienne Mena, Moussa Abou Marzouk, numéro 2 du bureau politique du mouvement islamiste palestinien.

L'accord prévoit «l'ouverture des six points de passage entre Gaza et Israël et l'arrêt de toute activité militaire et agression», a précisé M. Abou Marzouk, responsable basé à Damas, qui dirige la délégation de haut rang du Hamas au Caire.

L'annonce sera faite par l'Egypte après des contacts avec le reste des factions palestiniennes et la partie israélienne, a-t-il précisé.

M. Abou Marzouk a ajouté que la question de la libération du soldat franco-israélien israélien Gilad Shalit, aux mains du Hamas, ne faisait pas partie de l'accord de trêve.

Israël exigeait la libération de son soldat pour lever son blocus de la bande de Gaza.

«Nous voulons la libération de nos prisonniers contre ce soldat», a affirmé M. Abou Marzouk, indiquant que le Hamas avait remis à l'Egypte une liste comprenant les noms des prisonniers palestiniens.

Si la partie israélienne l'accepte, l'échange aura lieu, a-t-il dit.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole du gouvernement israélien, Mark Reguev, n'a pas souhaité commenter cette annonce.

Un haut responsable égyptien a également indiqué que les discussions du chef des renseignements égyptiens, Omar Souleimane, jeudi avec la délégation du Hamas avaient été «positives», confirmant que les résultats seraient annoncés prochainement, selon Mena.

Omar Souleimane, homme clé des négociations, a rencontré plusieurs fois les responsables israéliens et du Hamas pour tenter de mettre en place une trêve à long terme dans la bande de Gaza.

Le cessez-le-feu du 18 janvier proclamé unilatéralement par l'Etat hébreu et le Hamas, après une offensive israélienne de 22 jours sur Gaza, a été violé à plusieurs reprises par des tirs de roquettes palestiniennes, suivis de bombardements israéliens.

Le président égyptien, Hosni Moubarak, avait estimé lundi à Paris qu'un accord sur une trêve pourrait intervenir «la semaine prochaine».

Un membre de la délégation du Hamas, Mohammed Nasr, avait déclaré à l'AFP mercredi, que son mouvement cherchait à obtenir des garanties quant à l'ouverture, par Israël, des points de passage de la bande de Gaza.

«Nous sommes parvenus à une formule qui offre des garanties raisonnables, par conséquent elle peut fonctionner», a de son côté affirmé jeudi soir à l'AFP Oussama Hamdane, représentant du Hamas au Liban.

L'accord porte sur l'ouverture «des points de passage avec des garanties pour l'entrée des biens nécessaires à la bande de Gaza», a dit M. Hamdane, joint par téléphone à Beyrouth.

«Des efforts sont déployés séparément en ce qui concerne l'affaire Shalit», a-t-il aussi affirmé.

Israël, qui contrôle tous les points de passage vers Gaza à l'exception de celui de Rafah, frontalier de l'Egypte, impose un blocus au territoire palestinien depuis juin 2007, après la prise du pouvoir du Hamas, au détriment des forces du président palestinien Mahmoud Abbas.

Selon le Hamas, Israël a proposé lors des négociations d'ouvrir de «70 à 80%» les passages dans le cadre de la trêve et les 20% restants au moment du règlement de l'affaire du soldat israélien Gilad Shalit capturé en juin 2006.