Le Parlement irakien est paralysé par des dissensions internes qui rendent impossible depuis plusieurs semaines l'élection de son président, au moment où Washington met la pression pour que l'Irak mette en oeuvre des réformes politiques.

Comme c'est la cas depuis près d'un mois, les députés sunnites, profondément divisés, n'ont encore pas réussi dimanche à se mettre d'accord sur la désignation d'un candidat au poste de président du Parlement, qui revient de fait à cette communauté. «Il y a cinq candidats et il y a un débat au sein du Front de la Concorde irakienne (le plus important groupe sunnite avec 39 députés) pour choisir l'un d'eux, ce qui retarde le vote par le Parlement», a affirmé à l'AFP cheikh Jamal al-Boutikh, chef du groupe parlementaire de la Liste nationale irakienne (liste laïque).

«De nombreux députés ont quitté la salle et, faute de quorum, le Parlement a repoussé la séance à lundi», a-t-il précisé.

Cette vacance de la présidence empêche le Parlement de se pencher sur des sujets cruciaux pour la reconstruction du pays comme le budget 2009 et la loi sur le Pétrole.

Ce blocage intervient au moment où le vice-président américain, Joe Biden, a déclaré vendredi que les États-Unis seraient «plus exigeants» avec Bagdad pour la mise en oeuvre des réformes politiques en Irak.

Les dirigeants irakiens n'ont «pas encore pris de dispositions ensemble» pour mener les réformes politiques, a-t-il dit.

Le 23 décembre, l'ancien président du Parlement Mahmoud Machhadani avait démissionné sous la pression d'un grand nombre de députés. Quelques jours plus tôt, excédé par la tournure des discussions au Parlement, il s'était levé et avait traité certains de ses collègues de «chiens» et de «fils de chiens».