Le Hamas s'est dit lundi favorable à une trêve d'un an avec Israël en échange de la levée du blocus imposé à la bande de Gaza, où un Palestinien a été tué dans un nouveau raid aérien israélien mené en riposte à des tirs de roquettes.

«Nous sommes d'accord avec le principe d'une trêve d'un an. Les (médiateurs) égyptiens proposent un an et demi et nous n'avons pas totalement fermé la porte à cette idée», a déclaré le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum à l'AFP.

Mais «qu'il s'agisse d'un an ou d'un an et demi, cela doit être conditionné à l'ouverture de tous les points de passage, y compris Rafah et la levée du blocus», a-t-il ajouté.

Aux termes d'un accord de 2005, l'ouverture du terminal de Rafah à la frontière avec l'Égypte nécessite une présence de représentants de l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, délogée de Gaza par le Hamas en juin 2007.

Israël et le Hamas négocient par l'intermédiaire de l'Égypte une trêve de longue durée consolidant le cessez-le-feu ayant mis fin le 18 janvier à l'offensive israélienne de 22 jours dans le territoire palestinien.

Une délégation du Hamas était attendue au Caire lundi pour faire connaître la réponse du mouvement aux propositions égyptiennes, selon M. Barhoum.

La délégation est composée de responsables du Hamas à Gaza et de son bureau politique à Damas. Les trois responsables venus de Gaza sont Salah Al-Bardawil, Ayman Taha et Jamal Abou Hachem, a précisé le porte-parole.

Les discussions vont se poursuivre alors que le cessez-le-feu, respecté les premiers jours, est battue en brèche depuis une semaine.

Lundi, un Palestinien a été tué et quatre blessés dans un raid aérien israélien visant un voiture transportant des activistes à Rafah, ont indiqué des sources médicales et des témoins.

L'armée israélienne a confirmé le raid affirmant qu'il visait un groupe de combattants qui venait de tirer des obus de mortier vers Israël.

Le premier ministre Ehud Olmert avait prévenu dimanche qu'Israël allait réagir de «façon disproportionnée» à la poursuite des tirs de roquettes palestiniennes contre le sud du pays.

L'offensive israélienne dans la bande de Gaza a fait plus 1.330 morts palestiniens et causé d'énormes destructions dans ce territoire pauvre et surpeuplé.

L'aviation israélienne avait bombardé dimanche un commissariat de police, vide au moment du raid, dans le centre de la bande de Gaza, et des tunnels à la frontière avec l'Égypte, dont certains sont utilisés pour la contrebande d'armes, ont affirmé des témoins, sans faire état de victime.

Des combattants palestiniens avaient auparavant tiré plus de dix roquettes ou obus sur Israël, blessant un civil et deux militaires, selon l'armée.

En visite chez son allié iranien, le chef en exil du Hamas Khaled Mechaal avait souligné dimanche que la réouverture des points de passage de Gaza était «une des priorités», avant même le processus de réconciliation avec M. Abbas

Pour sa part, le président palestinien s'en est violemment pris au Hamas, dimanche au Caire, exigeant la reconnaissance de l'OLP par le mouvement islamiste, avant tout réconciliation.

M. Mechaal a annoncé son intention de former une organisation pour supplanter la centrale reconnue dans le monde comme «unique représentant légitime du peuple palestinien».

Dans le sud de la Cisjordanie, un Palestinien a été tué lundi par des soldats israéliens sur lesquels il venait d'ouvrir le feu près de Hébron, ont indiqué les services d'urgence israéliens.

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