Un haut dirigeant du Hamas basé à Damas a annoncé dimanche un cessez-le-feu à Gaza et demandé à Israël de retirer ses forces du territoire palestinien d'ici une semaine.

«L'ennemi israélien a échoué à imposer ses conditions. Nous, les mouvements de la résistance palestinienne, annonçons un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et demandons que les forces de l'ennemi s'en retirent d'ici une semaine, ouvrent tous les points de passage pour laisser entrer les aides humanitaires et les produits de (première) nécessité», a dit Moussa Abou Marzouk, numéro deux du bureau politique du mouvement islamique, dans une allocution diffusée par la télévision syrienne.L'annonce du Hamas répond, à quelques heures d'intervalle, à l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu déclaré unilatéralement par Israël après 22 jours d'offensive dans la bande de Gaza qui ont fait au moins 1300 morts chez les Palestiniens et provoqué des destructions considérables.

Israël a réagi aux déclarations de M. Abou Marzouk en assurant que la trêve serait respectée si l'Etat hébreu n'était pas attaqué.

«Israël a annoncé un cessez-le-feu unilatéral de ses actions offensives contre le Hamas. Si le Hamas n'attaque pas Israël et ne provoque pas Israël, nous honorerons le cessez-le-feu», a dit à l'AFP le porte-parole du gouvernement israélien, Mark Regev.

M. Abou Marzouk a aussi affirmé que les islamistes qui contrôlent Gaza étaient ouverts à la négociation au moment où l'Egypte, notamment, poursuit une médiation entre le Hamas et Israël.

«Nous sommes prêts à accepter tous les efforts, notamment égyptiens, turcs, syriens et qataris, pour parvenir à un accord précis qui satisfasse nos demandes connues, à savoir la levée définitive du blocus, l'ouverture de tous les points de passage, notamment celui de Rafah», entre Gaza et l'Egypte, a poursuivi M. Abou Marzouk.

M. Regev a réaffirmé qu'Israël ne négocierait pas avec le Hamas qu'il considère une organisation terroriste.

«Nous ne négocions pas avec le Hamas et le Hamas n'est pas un partenaire», a-t-il dit.

Peu avant M. Abou Marzouk, un porte-parole d'un autre groupe palestinien de Gaza, le Jihad islamique, avait annoncé depuis Gaza «un cessez-le-feu des factions palestiniennes pour une semaine» afin de permettre l'ouverture des points de passage et l'entrée d'aide humanitaire dans le territoire palestinien soumis à un blocus israélien.

«Durant cette période, la résistance est prête à répondre à tous les efforts égyptiens, turcs, syriens et arabes, qui permettent un accord pour le retrait total des forces israéliennes et l'ouverture totale des points de passage», avait affirmé Daoud Chihab.

Des affrontements sporadiques entre des combattants palestiniens et l'armée israélienne ont suivi dimanche le cessez-le feu unilatéral israélien à Gaza.

Sept roquettes ont été tirées contre le sud d'Israël depuis l'entrée en vigueur de la trêve à 00H00 GMT, entraînant une riposte de l'aviation. Le Hamas avait dit dans un premier temps ne pas vouloir la respecter tant que des soldats israéliens resteraient dans la bande de Gaza.

Deux Palestiniens ont aussi été tués par des tirs israéliens dans la bande de Gaza.

A Jérusalem, M. Olmert avait qualifié de «fragile» le cessez-le-feu unilatéral.

«Nous espérons qu'en fin de compte le feu cessera. S'il continue, Tsahal répliquera. Elle est préparée et déployée pour le faire», a-t-il dit.

De son côté, Benyamin Ben Eliezer, ministre israélien des Infrastructures et membre du cabinet de sécurité, a estimé qu'«il y aura sans doute quelques incidents isolés».

«Cela prendra deux ou trois jours avant que cela s'arrête complètement, pour que le Hamas comprenne que nous sommes dans un nouveau scénario», a-t-il ajouté.