La plus haute autorité religieuse d'Arabie saoudite a jugé qu'une fillette âgée de 10 ans pouvait être mariée, a rapporté mercredi la presse locale.

L'influent grand mufti, Abdelaziz al-Cheikh, a affirmé que la charia, ou loi islamique, autorisait le mariage pour les fillettes n'ayant pas atteint la puberté, estimant qu'en s'y opposant, ses détracteurs commettaient «une injustice» à leur égard.

«Nous entendons souvent parler dans les médias de mariages de mineurs. Nous devons savoir que la charia n'est pas injuste à l'égard des femmes», a-t-il dit.

«Si on dit qu'une femme de moins de 15 ans ne peut-être mariée, cela est faux. Si une fillette a 10 ou 12 ans elle peut être mariée, et quiconque pense qu'elle est trop jeune, se trompe et est injuste à son égard».

Ses déclarations surviennent alors que les médias se sont fait l'écho récemment de plusieurs cas de mariages entre des fillettes et des hommes pouvant parfois avoir l'âge de leurs arrière-grands parents.

Lundi, un tribunal de Taëf a autorisé le divorce d'une fillette de 11 ans mariée à un homme de 75 ans, à la suite d'une demande déposée par sa mère, rapporte le journal Okaz. Le père de la fillette avait arrangé le mariage en échange d'une dot.

En décembre, un tribunal saoudien a refusé de prononcer le divorce d'une fillette de huit ans, mariée par son père à un adulte de 58 ans, arguant qu'elle devait d'abord atteindre «la puberté».

Des groupes saoudiens de défense des droits de l'Homme luttent contre cette pratique et tentent d'obtenir l'établissement d'un âge minimum pour le mariage des femmes.